Auto proclamé vainqueur du scrutin présidentiel du 12 octobre dernier, l’opposant serait selon des sources sécuritaires concordantes, refugié à Yola, dans l’Etat nigérian d’Adamawa.
Le président de FSNC y vivrait en résidence surveillée, sous la vigilance de la National Intelligence Agency (NIA) du Nigeria. Arrivé discrètement à Yola où il serait hébergé par un soutien politique, il a aussitôt été localisé par les services secrets nigérians (NIA), interrogé sur ses intentions et interdit de toute communication publique. « L’homme est calme, mais conscient qu’il est surveillé. Il n’a plus droit de parler aux médias, ni de se déplacer sans autorisation », confie un agent nigérian sous anonymat.
« A Yola, sa présence divise. Certains voient en lui un homme courageux, d’autres, un politicien en fuite qui joue avec le feu », relève un article en ligne qui souligne que cette situation embarrasse Abuja et Yaoundé. Et d’ajouter que : « Pour le Nigéria, le dossier Issa Tchiroma est explosif. D’un côté, il s’agit d’un voisin influent et sensible, le Cameroun. De l’autre, le souvenir de Sisiku Julius Ayuk Tabe, leader séparatiste anglophone extradé en 2018, plane encore sur les relations bilatérales ».
Comme l’a rappelé le ministre de la Communication camerounais, porte-parole du gouvernement sur les ondes de Rfi le 6 novembre dernier, aucun mandat d’arrêt officiel n’a été émis contre Issa Tchiroma par les juridictions compétentes. « Mais selon plusieurs diplomates, une demande d’extradition serait déjà prête à être transmise », poursuit l’article sus évoqué.
Avant de préciser qu’un proche du ministère camerounais des Relations extérieures explique : « Le gouvernement veut éviter toute escalade, mais ne peut tolérer qu’un ressortissant se déclare président depuis l’étranger ». Une situation inédite qui met Abuja dans une posture délicate : coopérer avec Yaoundé sans donner l’impression d’agir sous pression politique.
Selon le même article, « Issa Tchiroma n’est pas un inconnu à Yola. Il entretient depuis des années des liens étroits avec des cercles religieux et politiques nigérians, notamment avec l’émir de Kano, Muhammadu Sanusi II. Ces connexions pourraient aujourd’hui peser dans le bras de fer en cours ».
Un observateur note en outre que « Tchiroma a toujours eu un pied de chaque côté de la frontière. Il connait bien les codes, les élites et les alliances régionales. C’est ce qui le rend difficile à manœuvrer pour les deux États ».
Pour le moment, aucun signe d’exfiltration n’est envisagé, mais la tension reste palpable entre les deux capitales. Entre asile officieux et exil stratégique, Issa Tchiroma joue une partie à haut risque. Ni Yaoundé, ni Abuja, ne souhaitent raviver une crise, mais chacun guette le faux pas de l’autre. Le Cameroun, déjà en pleine recomposition politique, saura-t-il gérer ce casse-tête sans froisser son puissant voisin ? Le retour ou l’extradition de Tchiroma pourrait bien devenir l’un des dossiers les plus sensibles de l’après-présidentielle », conclut l’article.