N’zui Manto et son opération de soutien financier butent déjà sur des critiques. Celles-ci viennent en l’occurrence de Shance Lion. L’activiste trouve que verser une somme de 200 000 francs aux familles des personnes décédées est juste ubuesque.
Les forces des ténèbres n’ont pas le droit d’acheter les morts. 200 000 francs, le prix de vie pour Tchiroma, ses partisans et ses sponsors. Offrir 200 000 francs CFA à une famille qui perd un enfant n’est pas une aide, c’est une insulte. C’est la marchandisation de la douleur, la négation de la dignité humaine. La vie n’a pas de prix, dénonciation de l’instrumentalisation des morts.
Ce n’est pas une « aide » ; c’est une opération de communication cynique. Verser une somme fixe pour « récompenser » une vie perdue transforme le deuil en une transaction. C’est réduire un fils, une fille, un frère, une sœur à un billet et nier la valeur incommensurable de la vie humaine.
Quand des leaders, des réseaux ou des collectifs distribuent de l’argent aux familles des victimes tout en restant à l’abri à l’étranger, ils exploitent la détresse pour consolider une image, gagner des relais ou faire peser une dette morale sur les proches. Ce mécanisme humilie les familles : au lieu d’un soutien durable (justice, accompagnement psychologique, scolarité, indemnisation vraie), on propose une somme ponctuelle qui sert surtout à faire la propagande de ceux qui l’offrent. Ça s'appelle une instrumentalisation politique de la souffrance.
Rien ne remplace une vie. La sécurité, l’avenir, l’éducation, les projets écourtés d’un jeune par le fait de vos appels à l'insurrection sur les réseaux sociaux depuis l'étranger où vous êtes confortablement cachés, ne se compensent pas par 200 000 francs CFA. Dire le contraire, c’est mentir au pays et aux familles meurtries.
La dignité exige des réponses autres que financier-électorales : enquêtes transparentes, responsabilité des auteurs (les auteurs, c'est ceux qui ont instrumentalisé et manipulé ces jeunes en les poussant à l'insurrection), réparation véritable, protection des familles, soutien psychologique et économique long terme. L’opération de distribution retardée « par les escrocs » révèle aussi l’amateurisme ou le manque d’éthique : récupérer des fonds est devenu un commerce où des imposteurs se font passer pour proches. Cela alimente la désorganisation et accroît la souffrance des familles qui attendent justice et clarté.
Aux familles et aux citoyens, ne laissez personne monnayer votre douleur. Exigez des preuves, exigez la transparence : reçus, listes publiques, comités de gestion, voies de recours. Demandez la justice, pas la charité politicienne. La vérité et la mémoire ne se vendent pas.
Offrir 200 000 francs CFA pour une vie est une honte publique. C’est la négation de la valeur humaine, une instrumentalisation basse et calculée. La vraie réponse n’est ni l’aumône ni la mise en scène : c’est la justice, la réparation digne et la protection réelle des vies. Tant que vous offrirez des billets en guise de réponse, vous transformerez le deuil en marchandise et vous trahirez à la fois les morts et les vivants.