Le jeudi 6 novembre 2025, Paul Biya, âgé de 92 ans, a prêté serment pour un huitième mandat à la tête de la République du Cameroun. Son investiture intervient après l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, dont les résultats officiels le créditent de 53,66 % des voix. Verdict fortement contestée par une partie de l’opposition.
Dans son discours prononcé lors de la cérémonie de prestation de serment, le président a déclaré mesurer « la gravité de la situation que traverse le pays, le nombre et les enjeux des défis, la profondeur des frustrations et l’ampleur des attentes ». Un des axes forts du discours est la question de l’emploi des jeunes. Le président de la République soutient que des efforts méritoires ont été déployés ces dernières années en faveur de la jeunesse, tels que la construction de nombreuses infrastructures scolaires et universitaires, la promotion de la scolarisation des jeunes, la professionnalisation des enseignements, la création de nouvelles opportunités d’emplois en faveur des jeunes.
Il promet d’intensifier ces efforts, en veillant à ce que les jeunes et les femmes bénéficient d’une protection accrue dans les milieux scolaire et professionnel, mais aussi en dehors de ceux-ci, pour pouvoir s’épanouir pleinement. Il n’oublie pas les métiers et autres activités attirant tout particulièrement les jeunes filles et les femmes qui bénéficieront d’un plus grand soutien de l’État, notamment au plan financier.
Sur un tout autre plan, ayant été saisi à cet égard par les jeunes qui en étaient fort préoccupés, Paul Biya annonce la reprise des études doctorales dans les universités, au cours de cette année académique. Il a également décidé de la relance des concours d’entrée dans les Écoles normales supérieures. Le président de la République envisage de mettre en œuvre, dès les premiers mois de ce septennat, un plan spécial de promotion de l’emploi des jeunes, dont les axes principaux seront les suivants : Premièrement, la mise en place de facilités administratives et fiscales pour les entreprises privées avec en contrepartie, l’obligation pour celles-ci, de recruter les jeunes. Deuxièmement, le renforcement des mécanismes d’encadrement et d’accompagnement des jeunes, dans la conception, la mise en œuvre et le financement de leurs projets. Ceci se fera en liaison avec les banques locales et les bailleurs de fonds internationaux.
Troisièmement, la promotion du développement d’entreprises dans les secteurs à fort potentiel de création d’emplois, à l’instar du numérique, des mines, de l’agriculture et des services. Quatrièmement, promet Paul Biya, dès le prochain exercice budgétaire, une proportion du budget d’investissement de l’État sera consacrée à la réalisation de travaux à haute intensité de main d’œuvre, au profit des jeunes sur toute l’étendue du territoire.
Ceci se fera en lien avec les collectivités territoriales décentralisées et les associations. L’homme du 6 novembre 82 reste persuadé que la réussite de ce plan sera facilitée, par le courage, l’ingéniosité et l’inventivité dont les jeunes camerounais savent si souvent faire preuve. Toutefois, certains experts attirent l’attention du président sur certaines promesses qu’il a formulées et qui, à ce jour, ne semblent pas produire les effets escomptés sur le quotidien des Camerounais. Pour eux, il est particulièrement urgent de revoir par exemple la question des concours de l'École normale supérieure (ENS).
Au lieu de lancer de nouveaux concours, il serait plus judicieux d’intégrer les candidats déjà qualifiés et de trouver des solutions pour les autres fonctionnaires en attente. Cette approche pourrait non seulement alléger la charge des aspirants enseignants, mais également renforcer la confiance en nos institutions. De plus, dans un contexte où sa réélection est contestée dans certaines régions, il est primordial d'organiser un véritable dialogue avec les Camerounais.
Il est essentiel de mettre en place des mécanismes qui permettent de restaurer la confiance du peuple en résolvant leurs problèmes quotidiens de manière durable. Il est aussi crucial de s'attaquer à d'autres maux qui minent la société camerounaise, comme la corruption, le chômage, et les inégalités sociales. Ce n'est qu'en répondant à ces défis qu’il pourra véritablement tenir ses promesses faites à la jeunesse camerounaise.