C'est imminent: un ministre de Paul Biya bientôt à Kondengui avec sa bande

Membres Du Gouvernement Du Cameroun Image illustrative

Sun, 16 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

"Narcisse Mouelle Kombi et sa bande bien tôt à Kondengui", titrait en juin 2024 le bimensuel Fric Infos, dénonçant déjà les méthodes controversées du ministre des Sports et de l’Éducation physique. Aujourd’hui, sa tentative d’interrompre le processus électoral de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) confirme les craintes d’une dérive autoritaire et d’un mépris des règles juridiques. Dans une correspondance récente, Mouelle Kombi invoque des notions floues comme les « aspérités critiques » ou les « risques de troubles » pour justifier son intervention. Pourtant, une analyse juridique révèle que cette démarche n’a aucun fondement légal et pourrait même valoir au Cameroun des sanctions de la FIFA. Il pourrait se retrouver bientôt en prison indique la presse locale

Le ministre s’appuie sur des concepts vagues et subjectifs, tels que « contexte problématique », pour tenter de bloquer les élections de la Fecafoot. Or, aucune loi camerounaise, ni les statuts de la Fecafoot, ni les règles de la FIFA ou de la CAF ne lui donnent ce pouvoir. « Ces termes relèvent de l’appréciation personnelle et non du droit », souligne Georges Mbimbè, journaliste spécialisé en droit du sport. « Le ministre ne peut pas suspendre une élection sur la base de ses propres interprétations. »

Mouelle Kombi évoque également une prétendue responsabilité de « garant de l’ordre public sportif », un pouvoir qui n’existe dans aucun texte. « L’ordre public relève de l’administration territoriale, pas du ministère des Sports. Invoquer cet argument pour bloquer une élection, c’est sortir du cadre légal et entrer dans l’arbitraire », précise Mbimbè.

Le ministre menace de « ne pas avaliser » ou « ne pas cautionner » le scrutin de la Fecafoot. Pourtant, aucune loi n’exige une validation ministérielle pour organiser les élections d’une fédération sportive. « La Fecafoot est une personne morale de droit privé. Elle n’a pas besoin de l’autorisation du ministre pour organiser ses élections », rappelle le journaliste.

Selon les statuts de la Fecafoot et les règles de la FIFA, le rôle du ministre se limite à observer le processus électoral, sans droit de veto ni pouvoir de suspension. « La FIFA est claire : toute ingérence gouvernementale dans les élections d’une fédération est passible de sanctions, allant jusqu’à la suspension du pays », avertit Georges Mbimbè.

En agissant ainsi, le ministre des Sports expose le Cameroun à un contentieux international. La FIFA et la CAF sont particulièrement strictes sur l’autonomie des fédérations sportives. « Si la FIFA estime qu’il y a ingérence, le Cameroun pourrait être suspendu des compétitions internationales, comme ce fut le cas pour d’autres pays africains », explique Mbimbè.

Cette situation rappelle les crises passées au Cameroun, où des fédérations comme la Fecavolley, la Fecaboxe ou la Fecarugby ont été secouées par des conflits similaires. « Aujourd’hui, c’est la Fecafoot qui est dans le viseur. Mais le problème est systémique : le MINSEP a une tendance à l’ingérence, alors que son rôle devrait se limiter à l’accompagnement », ajoute-t-il.

La loi camerounaise, les statuts de la Fecafoot et les directives de la FIFA sont unanimes : le ministre des Sports n’a pas le droit de suspendre ou de conditionner une élection. « En matière d’élections à la Fecafoot, le ministre observe, il n’autorise pas », conclut Georges Mbimbè. « Si Mouelle Kombi persiste dans cette voie, il pourrait bien se retrouver isolé, avec des conséquences lourdes pour le football camerounais. »

Source: www.camerounweb.com