Suite aux accusations du ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui impute au Président Issa Tchiroma Bakary la responsabilité des actes de vandalisme survenus à Mandjou, le camp de l'opposant a réagi avec virulence. Dans une déclaration cinglante, les partisans de Tchiroma dénoncent une "opération de communication mal ficelée" visant à salir la victoire populaire de leur candidat.
Rompant le silence après les déclarations du ministre Atanga Nji, les soutiens d'Issa Tchiroma Bakary rejettent catégoriquement toute implication dans les incidents de Mandjou, où la mairie a été incendiée à deux reprises. Ils retournent l'accusation contre le régime lui-même.
"Depuis quand un régime qui contrôle tous les moyens de sécurité laisse des 'bandits' brûler une mairie deux fois ? Pourquoi n'y avait-il pas d'intervention immédiate ? Parce qu'il leur fallait un prétexte", questionne la déclaration, suggérant une manipulation orchestrée par les autorités.
Selon le camp de l'opposant, cette accusation s'inscrit dans une stratégie plus large visant à "salir la victoire populaire d'Issa Tchiroma pour justifier la répression, l'arrestation arbitraire, et le mensonge d'État".
La déclaration rappelle que le Président Tchiroma "a toujours prôné la discipline, la paix et la non-violence", établissant un contraste avec les méthodes attribuées au régime : "Ce n'est pas lui qui a armé des milices, tué des manifestants ou étouffé des résultats. Il n'a jamais incendié les urnes du peuple, comme vous l'avez fait avec la vérité."
Le texte élargit ensuite la critique au-delà de l'incident de Mandjou pour dresser un réquisitoire contre le système en place : "Ce qui a été détruit à Mandjou, c'est peut-être des bâtiments. Mais ce que vous avez détruit depuis 43 ans, c'est la mémoire, l'avenir et l'espérance de millions de jeunes Camerounais."
Les partisans de Tchiroma énumèrent ce qu'ils considèrent comme les fautes du régime :
-Le vol présumé de l'élection
-La fabrication d'ennemis pour masquer les divisions internes
-L'étouffement des libertés pour préserver des privilèges
"Le peuple debout" comme véritable menace
La déclaration se conclut sur une note de défi : "Ce n'est pas Issa Tchiroma qui vous fait peur. C'est le peuple debout derrière lui. Et ni les intimidations ni les accusations fabriquées ne vous sauveront de l'inévitable : la fin d'un système."
Cette réponse virulente au ministre Atanga Nji témoigne de l'intensification du bras de fer politique post-électoral. Alors que les autorités tentent de restaurer l'ordre et de délégitimer la contestation en l'associant à la violence, l'opposition refuse ces accusations et maintient sa ligne de dénonciation d'une fraude électorale massive.
Les incidents de Mandjou deviennent ainsi un nouveau front dans la bataille narrative entre le pouvoir et l'opposition, chacun accusant l'autre d'être responsable des violences et de la déstabilisation du pays.
Cette escalade verbale laisse craindre une radicalisation des positions et une sortie de crise politique de plus en plus difficile à envisager dans un climat de défiance totale entre les parties.