La partie de plaisir se transforme en un cauchemar pour l'homme. La fille, elle, s'est envolé avec une somme de plusieurs milliards de francs. Dans un style humoristique, N'zui Manto se met à décrire les faits.
Quartier New Bell, Douala. Dans les couloirs d'un complexe hôtelier, une piscine à la surface bleue accueille une jeune demoiselle aux lèvres roses. Jordane fait crépiter l'appareil photo de son iPhone 17 et fait parvenir quelques selfies à son chéri, question de lui confirmer la présence du colis enveloppé sous son justaucorps moulant.
Un petit verre en main, la fille du quartier Ange Raphaël prend la direction de la chambre réservée des heures plus tôt par celui qu'elle appelle affectueusement « Bé ».
Son gars n'éprouve aucune difficulté à vaincre les embouteillages asphyxiant quotidiennement la capitale économique et apparaît sur les lieux du rendez-vous. Il franchit à peine le seuil de la porte de la chambre que Jordane, dans la même position que le logo Jordan, l'attend pour un shoot à 3 points.
Sans aucune forme d'échauffement, l'homme se débarrasse de son maillot et pénètre le parquet sans protège-tibia. Un jeu dont le troisième pied n'a guère besoin de godasses.
Le lit vibre. Les objets décoratifs de la commode s'effondrent. Le justaucorps de la jeune femme traverse la pièce et termine dans la fenêtre. Les cris se confondant aux pleurs de plaisir scellent le premier quart-temps de cette rencontre expéditive.
Après plusieurs kilomètres, un véhicule doit toujours être laissé au repos afin de permettre au moteur de refroidir. Dit Bé à Jordane tombant spontanément dans un sommeil, les mains cadenassant les poches de son pantalon dans lesquelles dorment également la somme de 2 400 000 francs CFA.
Trois minutes et quinze secondes plus tard, à son réveil, sa chérie Jordane avait disparu et le contenu de ses poches aussi. Depuis lors, Bé appelle, écrit en vain. Jordane est portée disparue.