RDPC : Le désaveu de Cavaye Yeguié par Jean Nkuete révèle des tensions internes

Cavaye Niat Et Biya Image illustrative

Tue, 18 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Au-delà de l'argument juridique, le camouflet infligé au Président de l'Assemblée nationale par le Secrétaire Général du Comité Central du RDPC soulève de nombreuses interrogations sur l'état des rapports de force au sein du parti au pouvoir.

Que Cavaye Yeguié Djibril, homme politique aguerri et vétéran du RDPC avec plus de trois décennies à la tête de l'institution législative, puisse ignorer les dispositions de l'article 28 des statuts du parti paraît pour le moins surprenant. Ancien ministre et figure tutélaire de l'Extrême-Nord, il connaît parfaitement les rouages du parti. Dès lors, cette nomination directe de sept membres et quatre chargés de mission serait-elle une simple erreur ou un test des limites de son autonomie régionale ?

La rapidité de la réaction de Jean Nkuete - seulement trois jours après la décision de Cavaye - et le ton de sa correspondance, bien que diplomatique, traduisent une volonté de recadrage immédiat. En invoquant "l'indisponibilité de certains membres" nommés par le PAN, le Secrétaire Général suggère que la démarche n'avait même pas fait l'objet d'une consultation préalable.

Ce rappel à l'ordre intervient dans un contexte politique particulier. Après l'élection présidentielle contestée d'octobre 2025 et dans une période où le RDPC cherche à projeter une image d'unité et de discipline, toute initiative jugée unilatérale peut être perçue comme une menace à la cohésion du parti.

Certains observateurs y voient également un message plus large adressé à l'ensemble des barons régionaux du RDPC : quelle que soit leur stature, ils ne peuvent s'affranchir de l'autorité centrale. Dans un parti historiquement centralisé autour de la figure du Président National, cette affirmation de la hiérarchie prend une résonance particulière.

La question qui demeure est celle de savoir si Cavaye Yeguié Djibril acceptera ce rappel à l'ordre sans réaction, ou si cet incident cache des tensions plus profondes qui pourraient resurgir. Pour l'instant, le silence du principal intéressé est assourdissant.

Le RDPC, qui a toujours su gérer ses divergences internes à l'abri des regards, devra démontrer que cette séquence n'est qu'un ajustement technique et non le symptôme de fractures plus significatives au sein de son appareil.Retry

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