Décret: Paul Biya procède à une nouvelle nommination qui fait jaser

PAUL BIYA SIGNATURE CC Image illustrative

Tue, 18 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Douze jours après sa prestation de serment controversée, le président Paul Biya procède à une nomination stratégique dans l'architecture électorale du pays. Par décret n°2023/516 du 16 novembre 2023, rendu public ce lundi sur les réseaux sociaux, le chef de l'État a nommé Monsieur Essousse Erik au poste de Directeur Général des Elections à "Elections Cameroon" (ELECAM).

Selon l'article premier du décret, Erik Essousse est nommé "pour un mandat de cinq (05) ans, éventuellement renouvelable". Cette nomination intervient dans un contexte post-électoral particulièrement tendu, marqué par la contestation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025 et les accusations de fraudes massives portées par l'opposition.

Le document, publié par Paul N. Voundy sur Facebook avec le commentaire "A toute fin utile. Voici comment se présente un Décret", présente toutes les caractéristiques d'un acte officiel signé par Paul Biya et portant le sceau de la Présidence de la République.

L'article 2 du décret précise que "l'intéressé aura droit aux avantages de toute nature prévus par la réglementation en vigueur", sans toutefois détailler la nature exacte de ces avantages. Cette formulation laisse une grande marge de manœuvre quant aux conditions d'exercice de cette fonction hautement sensible.

Le décret a été "enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais", conformément à l'article 3, témoignant ainsi de l'importance accordée par le pouvoir à cette nomination.

Cette désignation intervient alors que l'institution ELECAM est au cœur des critiques de l'opposition et des observateurs internationaux. L'organisme est accusé d'avoir facilité des irrégularités massives lors de la dernière présidentielle, notamment dans les régions anglophones où des hausses spectaculaires du nombre de votants ont été enregistrées.

La nomination d'Erik Essousse, dont le profil et le parcours restent peu connus du grand public, soulève des interrogations sur les critères ayant présidé à ce choix. Sera-t-il en mesure de restaurer la crédibilité d'une institution largement décriée, ou s'inscrira-t-il dans la continuité d'un système électoral contesté ?

Le fait que ce décret porte la date du 16 novembre 2023 alors qu'il est publié en novembre 2025 pose également question. S'agit-il d'une erreur typographique, d'une antédatation, ou d'un ancien décret remis en circulation ? Cette anomalie n'a pas manqué d'alimenter les spéculations sur les réseaux sociaux.

Contactée, la Présidence de la République n'a pas encore réagi officiellement à cette publication, ni précisé les circonstances de cette nomination. Dans un pays où la transparence des institutions électorales est régulièrement mise en cause, cette nouvelle désignation à la tête d'ELECAM sera scrutée de près par les acteurs politiques et la société civile.

Pour l'opposition qui conteste déjà les résultats de la présidentielle d'octobre, cette nomination apparaît comme une nouvelle preuve de la mainmise du pouvoir sur l'ensemble du processus électoral, de l'organisation des scrutins à la proclamation des résultats.

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