Exclu du MRC, l'ancien trésorier adjoint Okala Ebode sort du silence dans une missive au vitriol

Kamto Analyse Maurice Kamto

Wed, 19 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Exclu du MRC, l'ancien trésorier adjoint Okala Ebode sort du silence dans une missive au vitriol. Dans ce document dont Camerounweb.com a obtenu copie, il dénonce un éventuel "retour" de Maurice Kamto à la tête du parti comme une "hérésie politique" et un "passage en force" contraire aux statuts. Entre défense de la primauté des institutions sur les hommes et mise en garde contre les conséquences électorales d'un tel précédent, Okala Ebode livre une charge argumentée qui révèle les fractures internes du principal parti d'opposition camerounais à moins d'un an des élections locales de 2026.



EXCLUSIF: LA MISSIVE DE OKALA EBODE QUI VIENT D’ÊTRE EXCLU DU MRC

LE DESORMAIS ANCIEN TRESORIER ADJOINT DU MRC ÉVOQUE ENTRE AUTRES:

L'HÉRÉSIE POLITIQUE : POURQUOI UN « RETOUR » SERAIT UNE FAUTE STRATÉGIQUE

1) Rupture de cohérence de la parole donnée

À Odza, siège du parti, le Professeur Maurice KAMTO a publiquement adopté un ethos de retrait « Ce qui se passe désormais au MRC ne me concerne plus ». Revenir en dehors des conditions statutaires détruirait cette cohérence, donc la confiance.

2) Désacralisation des organes internes et de textes du parti

Notre ligne constante est la primauté des règles. Court-circuiter la Convention et l'article 29 alinéa b pour un cas individuel instituerait la jurisprudence du passe-droit, fissurerait la discipline et alimenterait le cynisme militant, un poison organisationnel. Comme le rappelait Barack Obama: « Africa doesn't need strong men, it needs strong institutions ».

3) Contresens sur le moment politique

Le cycle politique camerounais a basculé vers une transition générationnelle et un désir d'alternance régulée.

Cela ne se consolide que par des institutions fortes et des procédures lisibles, pas par le culte des hommes.

« Dire la vérité, ne revendiquer aucune victoire facile », prévenait Amilcar Cabral : traduire ici par assumer nos textes, sans raccourcis.

4)

Lisibilité externe et coût contentieux

Les revirements passés à l'instar du boycott des élections locales de 2020 malgré des signaux anti-boycott dans une déclaration faite à Odza à l'organe des femmes du MRC (FMRC), je cite : « ... nous nous dirigeons vers les élections de proximité, les élections législatives et municipales.... Est-ce que si nous n'allons pas aux élections, ça changera le Code électoral ? on va régler la crise du NoSo?,... La politique du boycott en matière électorale n'a jamais payé nulle part... ». Fin de citation.

5)

Contamination de 2026

Un vice de procédure au sommet ruisselle l'avenir su parti. Dans un avenir proche un passage en force aurait pour conséquences d'une part d'hypothéquer les investitures des élections locales tout en grippant l'appareil ; et d'autre part offrirait une arme administrative et judiciaire à l'adversaire, avec un risque d'enlisement et d'effet de contamination sur lesdites élections au cas où elles auraient lieu.

6) Projection d'avenir

« Il faut oser inventer l'avenir », insistait Thomas Sankara : accepter la mue institutionnelle plutôt que recycler les incertitudes d'hier.

Fil directeur politique : institutions, lisibilité, transition. Toute exception personnelle fracture la cohérence et affaiblit le parti.

IV.

OBJECTIONS ET RIPOSTES BRÈVES

• « Le Conseil National l'a demandé » : Le Conseil National n'élit pas le Président National, ne modifie pas les Statuts, ne reconstitue pas l'ancienneté et surtout n'est pas l'organe suprême du parti. Notre formation politique s'est inscrite dès sa création dans une vision politique résolument républicaine, à savoir que le pouvoir est détenu et délégué par la base, non par l'élite dirigeante. C'est la compétence exclusive de la Convention Nationale d'élire et de modifier les textes fondateurs.

• « Parallélisme de forme » Inapplicable : la démission est un acte personnel, pas un acte du Conseil National.

• « La base le veut » : Une clameur n'est pas une disposition : la volonté s'exprime en Convention, dans le respect des règles.

• « Situation exceptionnelle » : La seule exception textuelle utile est celle des cas de suppléance, article 49. Toute autre évocation est hors de propos.

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