En 43 ans, le Cameroun a vu fondre ou disparaître la quasi-totalité de son patrimoine industriel public. Ce qui avait été construit sur deux décennies a été défait en moins de dix ans de privatisations agressives, puis abandonné dans les années suivantes.
Cette liste, C’est l’histoire d’un pays qui s’est appauvri en vendant ses propres outils de développement.
BICEC: Banque Internationale du Cameroun pour l’Épargne et le Crédit
Création: période post-indépendance, années 1960 1970)
Privatisée le 31 déc. 1999
SONEL (Société Nationale d’Électricité) créée en 1974–1975
Privatisée en 2001 (cession majoritaire à AES / formation AES-SONEL - ENEO). vendue, livrant des millions de Camerounais à des délestages sans fin.
Cameroon Airlines (CAMAIR CO) créée CAMAIR en 1971
Privatisation: fin 2000s et arrêt d’exploitation 2008.
L’une des plus prestigieuses compagnies africaines est finalement clouée au sol, écrasée par la gestion et les dettes.
La CAMSHIP: Cameroon Shipping Lines
Création: 1974–1975
Privatisation: 13 février 1997
La compagnie maritime nationale passe sous contrôle étranger, privant le pays d’un outil stratégique de développement.
La CAMSUCO: Cameroon Sugar Company
Création: 1975
Privatisation: 22 décembre 1998.
CAMTEL MOBILE: opérateur mobile né d’un projet d’État
Création implantation : fin 1990s/2000
Concession : 15 fév. 2000 (MTN prend 100%).
HEVECAM: Hévéas du Cameroun
Création: 1975
Privatisation: 9 décembre 1996
Des milliers d’hectares de plantations publiques sont transférés à des multinationales.
La SOCAPALM: Palmeraies du Cameroun
Création: années 1960–1970
Privatisée et cédée le 12 février 1999.
REGIFERCAM: régie ferroviaire, chemin de fer d’État
Création : 1960–1970 → Privatisée à Bolloré/Comazar le 1er mars 1999, Devenue
CAMRAIL, Le système ferroviaire national passe sous concession étrangère.
REGIFER: Régies portuaires et maritimes
créées: 1960–1980
privatisations, cessions successives à Bolloré 1999
La SODECOTON: Développement du Coton
Création: 1974
Privatisations: 2000
La BICEC – Banque publique
Création: années 1960–1970
Privatisation: 1999
La CHOCOCAM: Agro-industrie
Création: avant 1982
Privatisation: 11 déc. 1995 à Tiger Brands
La CIMENCAM: Cimenteries du Cameroun
Création : 1960–1970
Privatisation : années 1990 à Lafarge
COCAM: Cameroun Cocoa, entreprise agroalimentaire.
créée avant 1982 et
privatisée le 19 décembre 1992 au Groupe Khoury
OCB: Commerce & exportation, Opérations Commerciales Batteurs, société d’exportation agro.
Création: avant 1982
Privatisation: 15 février 1992
ONDAPB: Office agricole
Création: avant 1982
Privatisation: 13 février 1995
ONDE/OPÉRATEURS des filières (thé, cacao, coton, palmier: offices et sociétés de développement) — création : 1960–1982
liquidations, privatisations échelonnées: 1992–2002
SCM: Industrie / transformation
Création : avant 1982
Privatisation : 1989
SEPBC: Exploitation / commerce
Création : avant 1982
Privatisation : 11 avril 1992 (privé étranger).
La SNEC: Société Nationale des Eaux du Cameroun
Sa Création: années 1960–1970
Privatisation, Concession: 2 mai 2008
La SOCAMAC: Logistique et transport
Création: avant 1982
Privatisation: 1993
La SOCAR – Banque et Assurances publiques
Création: avant 1982
Privatisation: 1999
SOFIBEL: Finance / industrie
Création: avant 1982
Privatisation: 1995
SPFS-SRL – Industrie
Création: avant 1982
Privatisation: 1995
Offices du cacao & café, NPMC, ONCPB,
Création : années 1970 (réorganisation sous Ahidjo)
Liquidation: 1991–1992
Filiales publiques du secteur thé
Création: avant 1982
Privatisation: années 2000 à 2002 pour certaines
Entreprises publiques de la filière palmier à huile (hors SOCAPALM)
Création: 1960–1982
Privatisation: 1990 - 2000
Sous-filiales industrielles et agro commerciales de l’État Création: 1960–1982
Privatisations groupées: 1989–2000
188 entreprises créées sous Ahidjo, il ne reste aujourd’hui que 12 survivantes: un effondrement historique de l’économie nationale.
Ces entreprises avaient été créées pour:
industrialiser le pays, protéger les secteurs stratégiques, maintenir la souveraineté économique,
faciliter l’emploi local, constituer des champions nationaux.
Mais de 1989 à 2025, presque toutes ont été : vendues, concessionnées, fermées, démantelées,
ou transférées à des multinationales.
Résultat:
Disparition d’actifs publics stratégiques; perte de contrôle sur des secteurs vitaux (énergie, eau, transport, industries)( dépendance accrue; services publics affaiblis; appauvrissement structurel de l’État; chômage massif dans les bassins industriels. Immigration massive.