Dans une tribune rendue publique, l'écrivaine trouve irrespectueux que l'on mette les deux hommes sur le même pallier car "était le dernier des grands panafricanistes" qui a construit son pays, alors que Paul Biya a détruit le sien hérité du président Amadou Ahidjo.
"Une vraie blague ou une entourloupe, je ne saurais le dire. J'ai entendu dire que Biya serait l'héritier de Khadafi, rions donc si ça n'avez été aussi stupide cette affirmation. Je puis l'affirmer : Khadafi était mon ami, mon frère. Je connaissais son pays; je connaissais ses rapports avec ses populations. Je puis dire sans l'ombre d'un doute que Khadafi aimait son peuple et son peuple. D'un pays sauvage et désertique, il en avait fait un havre de bien-être collectif.
Dans la Libye de Khadafi, le peuple avait l'hôpital gratuit, les soins gratuits, les écoles gratuites et lorsqu'on atteignait les 25 ans, on avait droit a un appartement. On n'y payait ni l'eau ni l'électricité et ls bénéfices du pétrole étaient reparties à part égales entre tous les citoyens. Les autoroutes traversaient le pays de part en part, des immeubles modernes grimpaient partout.
J'y avais suffisamment séjourné de nombreuses fois à l'invitation de Khadafi, je l'avais accompagné à des réunions à huis clos des chefs d'états à l'Union Africaine, d'ailleurs c'est moi qui le représentais dans les journaux lors de son passage en France.
Ensemble nous rêvions alors des Etats-Unis d'Afrique. Khadafi respectait le Cameroun pour son combat contre le colon français ; il respectait le Cameroun parce que c'était le seul pays de l'Afrique noire a avoir mené une guerre des indépendances, ce qui explique cela qu'il voulut établir une banque au Cameroun. Ses motivations étaient très loin de Biya ou d'un quelconque accointance avec le président camerounais.
Quant à Biya, il avait trouvé un pays en plein expansion et il en a fait un pays recroquevillé sur lui-même sans perspective d'avenir.
Il avait trouvé un peuple qui cohabitait en toute quiétude, il en a fait un peuple qui se regarde en chien de faïence afin ce qui lui permet de confisquer le pouvoir.
Khadafi mon frère mon ami, était le dernier des grands panafricanistes. Que nos ancêtres veillent sur lui là où il se trouve."