Factures impayées au Trésor: le Cameroun est en train de tuer ses entreprises

À fin septembre 2025, le Trésor public camerounais joue à cache-cache avec 171,3 milliards de FCFA de factures impayées. Les fournisseurs attendent, les caisses somnolent, et les RAP (Reste-à-payer) s’empilent comme des promesses électorales.

Trois mois de retard minimum, c’est la norme. L’État paie en patience, pas en espèces. Pendant ce temps, les TPE/PME/PMI font du yoga fiscal pour survivre à l’asphyxie budgétaire.

Comment croître quand l’État, client principal, oublie son portefeuille au vestiaire ? Et voilà qu’on nous parle de réformes.

Biya promet, le peuple compatit. Croire à un virage à 93 ans, c’est espérer qu’un baobab devienne bonsaï.

L’entrepreneuriat se meurt, étranglé par des factures fantômes et des engagements sans lendemain. On a budgétisé, on a engagé, mais on n’a pas payé. C’est l’art du pilotage sans carburant. Alors, pourquoi ce trou noir dans les paiements ?Faiblesse du recouvrement ? Fuite des recettes ? Ou simple amnésie comptable Si les recettes ne rentrent pas, comment les prestataires sortent-ils vivants ?

Une PME sans paiement, c’est une PME en soins palliatifs. Elle devient inefficace, puis invisible, puis inévitablement morte.

Et après, on s’étonne du chômage, comme si les entreprises se nourrissaient de slogans. L’État doit payer, pas prier.

L’économie ne se relance pas avec des communiqués, mais avec des virements. Et pendant que les factures dorment, c’est tout un pays qui somnole.