Samuel Eto'o promet discipline et fermeté : "Aucun joueur ne sera plus au-dessus du Cameroun"

Fraîchement réélu à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto'o a prononcé un discours de clôture particulièrement marquant lors de l'Assemblée générale élective. Dans une allocution empreinte de détermination et de patriotisme, le président a fixé le cap de son nouveau mandat : discipline, respect de l'institution et défense du label "Lions Indomptables".

Samuel Eto'o n'a pas mâché ses mots en évoquant les valeurs qui guideront son action. « Aucune armée ne peut gagner une bataille sans discipline. Aucune équipe de football ne peut gagner des matchs si l'équipe n'est pas disciplinée, si le lieutenant, le colonel ou le général qui est en tête, ne sait pas discipliner ses troupes », a-t-il martelé devant les membres de l'assemblée.

Le président réélu a même poussé la réflexion plus loin en dénonçant les comportements inappropriés : « Mieux, si ce lieutenant pense qu'il a la place, qu'il peut être au-dessus du général, ou du ministre de la défense », a-t-il ajouté, faisant clairement référence aux problèmes de hiérarchie et d'autorité qui ont pu miner le football camerounais.

Dans son discours, Samuel Eto'o a insisté sur la responsabilité collective de protéger et valoriser l'image du football camerounais. « Nous avons entre nos mains, le label Lions Indomptables, qui est au-dessus de nous tous. Mais nous avons le mandat de bien le vendre, de le chérir et de le protéger », a-t-il déclaré.

Le président a appelé les membres du bureau exécutif à être « à la hauteur des attentes de nos frères camerounais, en tant que la plus belle vitrine de la fédération camerounaise de football, et surtout du Cameroun ».

Samuel Eto'o n'a pas éludé le sujet qui fâche : la non-qualification du Cameroun pour la Coupe du Monde 2026, première édition à 48 équipes. « J'ai le cœur lourd de penser que pour cette première coupe du monde, le pays de Roger Milla, Patrick Mboma, Rigobert Song, Kunde Emmanuel ne sera pas au rendez-vous. C'est une vérité », a-t-il reconnu avec émotion.

Le président a également évoqué les conséquences financières de cette absence : « En nous qualifiant, la fédération aurait eu de l'argent qui allait nous permettre de payer les salaires de vos frères, de vos sœurs, payer nos engagements. Il faudrait donc que nous allions chercher les ressources ailleurs. »

Mais Samuel Eto'o se veut optimiste et proactif : « Je vous rappelle, nous avons un label Lions Indomptables qui est vendable. Nous irons chercher ces ressources ailleurs. »

Le président réélu a annoncé son intention de tirer les conséquences de cette non-qualification. « Nous devons tirer les conséquences de ce qui s'est passé. Et je vous garantis que je le mettrai devant vous avec les responsabilités que vous m'avez accordées, pour vous faire des propositions », a-t-il promis.

Il a toutefois insisté sur la nécessité d'obtenir l'aval de l'assemblée : « Dès lors que vous m'aurez donné l'autorisation, je les assumerai. Parce qu'une fois de plus, une fois de trop, notre beau football ne mérite pas tout ce qui se passe depuis deux ans. »

Samuel Eto'o a conclu son discours par un message sans équivoque qui ne laisse place à aucune ambiguïté. « Lundi j'inviterai les vice-présidents élus à une réunion à la fédération camerounaise et nous aviserons. Mais aucun joueur ne sera plus au-dessus du Cameroun. Aucun entraîneur ne sera plus au-dessus du Cameroun », a-t-il affirmé avec fermeté.

Et d'ajouter avec insistance : « Pour toutes ces personnes, le Cameroun je répète une fois de plus est au-dessus de tous. »

Ce discours marque indéniablement un tournant dans la gestion du football camerounais. Samuel Eto'o, fort de sa réélection et de son expérience de champion, semble déterminé à imposer une gouvernance stricte et patriotique. Le message est clair : l'intérêt du Cameroun primera désormais sur tous les égos individuels.

Reste à voir comment ces promesses se traduiront concrètement dans les prochains mois, notamment lors de la réunion annoncée avec les vice-présidents et dans les décisions qui seront prises concernant les responsabilités liées à l'échec de la qualification mondiale.

Une chose est certaine : Samuel Eto'o entame son nouveau mandat avec une vision claire et une détermination affichée de restaurer la grandeur du football camerounais.