Marc Brys ferme définitivement la porte : "J'en ai assez de cette négativité"
L'ex-sélectionneur renonce à tout retour et charge encore Samuel Eto'o : "Dès la première minute, il m'a insulté"
Revirement spectaculaire dans le feuilleton Marc Brys. Alors qu'il laissait entrevoir hier la possibilité d'un retour à la tête des Lions Indomptables, le technicien belge a radicalement changé de position. Dans de nouvelles déclarations rapportées par les médias belges, il annonce clairement ne plus vouloir reprendre du service avec la sélection camerounaise, tout en livrant un témoignage accablant sur ses relations avec Samuel Eto'o.
Le ton est sans équivoque. Marc Brys ne reviendra pas. « J'ai d'autres ambitions que d'être constamment sur le qui-vive. C'est trop agressif, trop trompeur. J'en ai assez », déclare-t-il, balayant d'un revers de main toute hypothèse d'un retour aux affaires.
Cette volte-face intervient après des heures de réflexion qui semblent avoir définitivement convaincu le technicien belge que l'aventure camerounaise ne pouvait plus continuer dans de telles conditions. « Trop de négativité pour pouvoir travailler correctement », ajoute-t-il, résumant en quelques mots les neuf mois d'enfer qu'il vient de vivre.
C'est dans la suite de son témoignage que Marc Brys livre les révélations les plus explosives sur sa relation avec le président de la FECAFOOT. « Eto'o a toujours cherché à m'évincer au plus vite. Dès la première minute, il m'a insulté, et j'ai réagi. J'étais une trop grande menace pour lui », lâche-t-il sans détour.
Cette déclaration confirme que le conflit ne datait pas d'hier et que l'hostilité entre les deux hommes était présente dès l'instant où Marc Brys a posé les pieds au Cameroun en avril 2024. L'expression "dès la première minute, il m'a insulté" laisse imaginer une scène de confrontation initiale particulièrement violente, qui a donné le ton de toute la collaboration.
En se présentant comme "une trop grande menace" pour Samuel Eto'o, Marc Brys suggère que le président de la FECAFOOT voyait en lui un rival susceptible de contester son autorité sur l'équipe nationale. Une lecture qui accrédite la thèse d'un conflit de pouvoir plutôt que de simples divergences techniques.
"Ça m'a servi de leçon"
Avec le recul, Marc Brys analyse son expérience camerounaise comme un apprentissage, mais recommande la prudence à ceux qui voudraient l'imiter. « Ça m'a servi de leçon. Je le recommande à tout le monde, mais ça ne doit pas durer trop longtemps », déclare-t-il avec une pointe d'amertume.
Le technicien belge distingue ensuite deux types d'entraîneurs face à ce genre de défi : « Soit on a peur et on ne veut pas s'engager dans ce combat, soit on le voit comme une expérience enrichissante. Devenir sélectionneur du Cameroun a été un défi pour moi. On verra quelles en seront les conséquences. »
Cette formule laisse planer le doute sur d'éventuelles suites, qu'elles soient juridiques ou simplement en termes d'image et de réputation dans le monde du football.
C'est sans doute l'élément le plus intrigant de ces nouvelles déclarations. Marc Brys soulève une question juridique fondamentale : « Mon contrat court jusqu'en septembre. C'est un contrat avec le ministre, et il ne m'a pas renvoyé. Alors oui… »
Cette phrase lapidaire est lourde de sens. En rappelant que son contrat lie le ministère des Sports et non la FECAFOOT, Marc Brys sous-entend que son licenciement par la fédération pourrait être juridiquement contestable. Si le ministre Narcisse Mouelle Kombi ne l'a pas révoqué, sur quelle base légale la FECAFOOT pouvait-elle le faire ?
Cette zone grise juridique entre l'autorité ministérielle qui l'a nommé et l'autorité fédérale qui l'a limogé pourrait ouvrir la voie à des recours. Le "Alors oui…" laissé en suspens suggère que Marc Brys se réserve toutes les options.
En conclusion de son témoignage, Marc Brys résume son expérience camerounaise en trois mots : mystère, pression et sabotage. « Tout ce mystère, cette pression et ce sabotage : ce n'est sûrement pas l'intention », conclut-il, laissant entendre qu'il ne souhaite plus évoluer dans un tel environnement.
Le terme "sabotage" est particulièrement fort. Il accrédite la thèse selon laquelle la FECAFOOT aurait délibérément cherché à faire échouer sa mission, multipliant les obstacles pour le pousser vers la sortie.
Avec ces nouvelles déclarations, Marc Brys claque définitivement la porte de l'équipe nationale camerounaise. Là où subsistait encore une infime possibilité de retour, notamment compte tenu de l'existence d'un contrat avec le ministère, le technicien belge affirme désormais ne plus vouloir s'engager dans cette voie.
Pour Samuel Eto'o et la FECAFOOT, c'est la confirmation que le chapitre Marc Brys est bel et bien clos. Le nouveau staff technique dirigé par Martin Ndtoungou Mpile et David Pagou peut donc se concentrer pleinement sur la préparation de la CAN 2025, sans avoir à regarder dans le rétroviseur.
La question se pose désormais de savoir quelle sera la prochaine destination de Marc Brys. Son expérience camerounaise, malgré son issue chaotique, lui aura permis d'acquérir une certaine notoriété internationale. Son bilan sportif (qualification pour la CAN 2025 sans défaite) reste honorable, même si l'élimination en barrages du Mondial ternit quelque peu le tableau.
Reste également à savoir s'il donnera suite à ses sous-entendus concernant la validité juridique de son licenciement. Une action en justice pourrait constituer le dernier acte de ce feuilleton qui aura tenu en haleine le football camerounais pendant près d'un an.
Pour le Cameroun, l'heure est maintenant au recentrage sur les objectifs sportifs. La CAN 2025 approche à grands pas, et les Lions Indomptables ne peuvent plus se permettre d'être parasités par ces querelles d'ego et de pouvoir.
Marc Brys laisse derrière lui un pays de football divisé, une fédération et un ministère en guerre ouverte, et une équipe nationale qui devra rapidement retrouver sa sérénité pour aborder sereinement le rendez-vous marocain.