Cerlin Belinga, commissaire du Gouvernement
Bien que la famille de l'opposant Anicet Ekane se soit opposée à l'autopsie unilatérale effectuée par le Tribunal militaire sur sa dépouille, le commissaire du Gouvernement s'est entêté pour le faire.
Conséquences, les avocats français de feu Anicet Ekane menacent d'initier des poursuites contre le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga.
L'autopsie pratiquée ces dernières heures sur le corps de l'opposant Anicet Ekane, malgré le refus de sa famille biologique, devrait donner lieu à des poursuites à Paris.
D'après les informations l’autopsie, ordonnée par le tribunal militaire, s’est déroulée sans la famille ni leurs avocats, alimentant les suspicions autour des circonstances de sa mort. Dans la foulée, le siège du Manidem à Douala est devenu un lieu de recueillement où militants et anonymes rendent hommage, en attendant la date des obsèques.
Bataille judiciaire
Me William Bourdon, célèbre avocat au barreau de Paris, connu pour ses combats pour les droits humains et contre l’impunité a rejoint le Conseil qui représente la famille d'Anicet Ekane. Il s’aligne désormais aux côtés de Me Hippolyte Meli et de Me Emmanuel Simh, déjà engagés dans la défense des droits de la famille Ekane. Ensemble, ces hommes de loi fustigent une autopsie qu’ils qualifient de « violation manifeste des droits de la famille » et « d’acte unilatéral opaque ». « C’est un précédent dangereux dans un État de droit », s’indignent les avocats, qui dénoncent l'absence de mandat judiciaire, le refus d'associer les conseils de la famille, et l'obsession des autorités à contrôler la narration de cette mort suspecte. Le clan juridique promet des actions à l’international, pointant du doigt un « crime d’État maquillé » et une tentative grossière d’effacer les traces d’une négligence mortelle. L’affaire Ekane prend une dimension internationale.