Grève des transporteurs dans l'Adamaoua: la situation est très grave

Il est très fort probable que la grève des camionneurs qui secoue d'Adamaoua ne s'arrête pas de si tôt, malgré les efforts des autorités.

Selon Youbass Mamouda, la crise risque de ne pas se terminer de si tôt, tant elle est complexe, car le gouvernement ne sait pas à qui s'adresser en tant qu'interlocuteur, afin de mettre fin à la grève.



"Chers frères et sœurs, je viens de passer plusieurs coups de fil pour comprendre exactement ce qui se passe chez moi, dans l’Adamaoua. J’ai échangé avec plusieurs chauffeurs ainsi qu’avec des propriétaires de camions, et je dois vous dire la vérité . j'ai peur.

J'ai fait quelques Constats

Premier constat l’État n’a absolument personne avec qui dialoguer.

Tous les chauffeurs respectent strictement le mot d’ordre. Ils obéissent, oui, mais aucun d’entre eux n’a l’autorité ou le pouvoir de lever ce mot d’ordre si jamais un arrangement venait à être trouvé. Autrement dit, il n’existe aucun interlocuteur capable de dire “on débloque” et on débloque.

Deuxième constat C’est une grève totalement horizontale, sans leader, sans porte-parole, sans structure. Et c’est précisément cette absence d’organisation qui la rend imprévisible et très difficile à maîtriser.

Je rappelle que la crise au NOSO avait commencé par une petite grève d’avocats… 100 fois plus petite et plus limitée que ce que nous voyons aujourd’hui à Meiganga.

Mais il y a un autre point capital

l’État n’est pas en position de force.

Contrairement aux marches en ville où le gouvernement est préparé, équipé, encadré avec des “Mami Water” et tout un arsenal de maintien de l’ordre, ici ce n’est pas la même réalité.

Face à des camions gros porteurs qui bloquent stratégiquement l’axe, l’État n’a presque aucune marge de manœuvre.

On ne disperse pas des camions avec un canon à eau.

On ne charge pas contre des remorques de 40 tonnes.

On ne déplace pas ces gros véhicules par le gaz lacrymogène.

On ne convainc pas un BABANA aussi facilement

C'EST UNE PREMIÈRE AU CAMEROUN ON A JAMAIS VU ÇA AVANT un mouvement massif, sans leader, impossible à neutraliser par les méthodes habituelles.

Et c’est justement cette configuration nouvelle, imprévisible et totalement hors du contrôle des autorités qui rend la situation encore plus explosive. Où on voit un gouverneur dépassé par les événements en train de supplier les chauffeurs

Bon Vendredi a tous qu'Allah nous protège".