Paul Biya a tranché: La présidence camerounaise face au bras de fer avec Samuel Eto'o

Samuel Eto'o Et Paul Biya Image illustrative

Mon, 8 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Le silence présidentiel interroge alors que le président de la FECAFOOT défie ouvertement l'État en limogeant Marc Brys

À trois semaines du coup d'envoi de la CAN 2025 au Maroc, le football camerounais traverse une crise institutionnelle sans précédent. Au cœur de la tourmente : Samuel Eto'o, réélu à la tête de la fédération avec 97,70% des voix le 29 novembre, qui a limogé le sélectionneur Marc Brys quarante-huit heures après son élection.

Cette décision radicale constitue bien plus qu'un simple changement d'entraîneur. Selon nos révélations, elle représente un défi direct à l'autorité du président Paul Biya. Marc Brys et son staff technique avaient en effet été nommés sur instructions du chef de l'État, un détail qui transforme ce limogeage en question de préséance politique.

Révélation exclusive : Des sources proches du palais d'Etoudi confirment que la présidence a ordonné au ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, de ne pas réagir publiquement à cette affaire. Le dossier a été transféré au plus haut niveau de l'État, où l'entourage présidentiel réfléchit à la réponse appropriée face à ce qui est perçu comme un affront.

La situation se complique par les soutiens dont bénéficie Samuel Eto'o dans les cercles du pouvoir. L'ancienne star du FC Barcelone peut notamment compter sur l'appui de la Première dame, Chantal Biya, créant ainsi un dilemme pour une présidence partagée entre la nécessité de restaurer son autorité et les influences contradictoires en son sein.

Le ministre des Sports, qui a longtemps tenté de contrer l'influence d'Eto'o, se retrouve aujourd'hui dans une position ambiguë. Nos sources révèlent qu'il ne serait "pas mécontent d'être débarrassé de cet énième conflit", préférant laisser l'arbitrage final à la présidence.

Au-delà des considérations politiques, cette crise risque de peser lourd sur les finances publiques. Marc Brys, qui perçoit 45 000 euros mensuels et dispose d'un contrat jusqu'en septembre 2026, refuse de renoncer à ses droits. La note pourrait atteindre au minimum 450 000 euros, sans compter les indemnités dues aux membres de son staff technique.

Révélation exclusive : Pour éviter que l'État n'assume seul cette charge, la présidence aurait décidé de ne reconnaître que le staff nommé par le ministère des Sports. Cette manœuvre obligerait la FECAFOOT à payer elle-même les salaires et primes des techniciens choisis par Eto'o, dont le nouveau sélectionneur David Pagou.

Cette stratégie s'inscrit dans un contexte économique difficile pour le Cameroun. L'entourage ministériel rappelle que le limogeage d'Antonio Conceição après la CAN 2022, également obtenu par Eto'o, avait coûté près de deux millions d'euros au contribuable.

Joint par nos soins, l'entraîneur belge confirme n'avoir reçu aucune notification officielle de son limogeage, ni de la fédération ni du ministère. "Moi, je suis sous contrat avec ce dernier. C'est lui qui m'a nommé, c'est lui qui verse mon salaire", souligne-t-il, indiquant attendre des clarifications avant toute décision.

Le technicien flamand se dit prêt à faire valoir ses droits : "Si effectivement on me dit que je ne suis plus le sélectionneur du Cameroun, alors il faut le faire officiellement et me payer ce qu'on me doit."

Pendant ce temps, les Lions Indomptables se préparent dans un climat délétère pour leur stage de préparation, qui pourrait se tenir à Marbella en Espagne, bien que la fédération n'ait pas encore communiqué officiellement sur ce point.

Cette énième crise illustre la difficulté du football camerounais à séparer les enjeux sportifs des luttes de pouvoir, une constante qui ressurgit systématiquement à l'approche des grandes compétitions internationales.

Source: www.camerounweb.com