Un mois de décembre à oublier pour Narcisse Mouelle Kombi. Après avoir subi une cuisante défaite face à Samuel Eto'o et la FECAFOOT dans la gestion de l’équipe nationale, le ministre des Sports et de l’Éducation physique vient d’encaisser un nouveau revers humiliant. Cette fois, c’est son protégé, Valentin Njoh, directeur du Parcours Vita de Douala, qui a été suspendu de ses fonctions par le maire de la ville, Roger Mbassa Ndinè. Un coup dur qui révèle une fois de plus les limites de l’influence du ministre et l’échec de ses stratégies de placement.
Parcours Vita de Douala:
Un protégé de Mouelle Kombi sème la pagaille
Valentin Njoh vient d’être suspendu de ses fonctions de directeur du Parcours Vita de Douala. Le maire de la ville lui reproche des manquements graves et une insubordination criarde à l’égard du président du comité de gestion de cette infrastructure sportive confiée, en 1993, à la communauté urbaine de Douala par le président de la République. Après la Fécafoot, le Ministre des Sports et de l’éducation civique (Minsep) subit ainsi un autre revers humiliant.
Ce mois de décembre est décidemment porteur de poisse pour le Ministre des sports et de l’éducation physique. Apres la déculottée subie dans le bras de fer qui l’oppose au président de la Fédération camerounaise de football, au sujet de la gestion technique et administrative de l’équipe nationale de football du Cameroun, Mouelle Kombi vient d’encaisser un sérieux coup dans l’arène sportive du Parcours Vita de Douala.
C’est Valentin Njoh qui est à l’origine de cette autre déconvenue enregistrée par l’homme à la moustache. Il était encore jusqu’au 05 décembre directeur du Parcours Vita de Douala. Comme Marc Brys auprès des Lions indomptables du Cameroun, il bénéficiait de la pleine confiance du Minsep au point de se croire intouchable. Comme l’ex sélectionneur national, il affirmait arrogamment ne recevoir des ordres que de son patron, le ministre. Mouelle Kombi en avait fait un protégé qui ne ratait jamais l’occasion d’afficher les signes d’un soutien venus d’en haut, face aux agents de la communauté urbaine de Douala.
Mais Valentin Njoh ignorait un fait important : C’est que son véritable patron était le maire de la ville. Le désormais ex directeur du Parcours Vita avait certainement perdu de vue que l’infrastructure qu’il dirigeait depuis un peu plus d’un an est une propriété exclusive de la communauté urbaine de Douala.
Imbu de soi-même, Valentin Njoh avait franchi le rubicon. Il était devenu incontrôlable, foulant au pied les règles élémentaires de bienséance administrative et moquant l’autorité du maire de la ville, par ailleurs président du comité de gestion du Parcours Vita de Douala.
Dans une correspondance datant du 08 juillet 2025, La communauté urbaine de Douala dénonçait le climat d’hostilité et d’agression instauré par l’ex directeur du Parcours Vita de Douala. En plus, un rapport administratif dévoilera les actes « désobligeants et manifestement illégaux » posés par Valentin Njoh. Il lui est reproché « des agressions physiques et verbales envers des partenaires, dont le gestionnaire de l’unité de pisciculture ; blocage et interdiction d’accès aux entreprises partenaires, notamment Orange, pourtant engagées dans des missions légales sur site ; rétention ou production tardive des comptes d’emploi ; entrave à l’accès des camions de l’entreprise adjudicataire chargée de construire un complexe sportif ; refus de signer les documents officiels de passation de service avec son prédécesseur.»
Face à des agissements qui ont fortement paralysé le fonctionnement du Parcours Vita et terni son image, le maire de la ville a frappé du poing sur la table. C’est ainsi que le 06 décembre 2025, le Dr Roger Mbassa Ndinè rend la décision suspendant Valentin Njoh de ses fonctions de directeur du Parcours Vita de Douala. Il est immédiatement remplacé par Moukete Ekoume qui assurera l’intérim.
Le maire de la ville espère ainsi restaurer son autorité tout en remettant de l’ordre dans cette infrastructure fortement minée par l’indiscipline et la mal gouvernance.
Protocole d’accord
C’est en 1993 que le président de la République, promoteur et réalisateur des Parcours Vita rétrocède celui de Douala à la Communauté urbaine. Le protocole d’accord qui matérialise cette rétrocession, sous le regard du Ministre en charge des sports, représentant le gouvernement, précise que « la présidence de la République met à disposition de la Communauté urbaine de Douala la liste des équipements transférés ainsi qu’une note de recommandation sur les actions à entreprendre pour assurer la maintenance de l’ensemble des ouvrages du parcours.»
Pour le président de la République, il s’est agi de confier à la communauté urbaine de Douala la pleine gestion du Parcours vita avec pour finalité d’ « en assurer la pérennité des équipements transférés par un entretien efficace et permanent. » La Cud devait aussi se charger, à partir du 1er juillet 1993, de payer les primes des moniteurs affectés à l’entrainement des sportifs du parcours.
Autant dire que le Ministère en charge des sports n’apparait dans ce protocole d’accord que comme témoin agissant pour le compte du gouvernement de la République. Nulle part il est indiqué qu’il devra jouer un rôle dans la gestion ou la pérennisation de l’infrastructure.
Mais comment la communauté urbaine est-elle parvenue à céder une partie de ses prérogatives au Minsep, au point de lui accorder le privilège de nommer le directeur du Parcours Vita ? Pour de nombreux observateurs, il s’agissait pour la Cud d’associer un partenaire technique capable de fournir aux sportifs les services attendus.
Depuis 1993, la collaboration entre la Cud et la Minsep a été franche jusqu’à ce que Valentin Njoh débarque sous des airs d’un agent public en mal de notoriété et aveuglé par l’affection particulière que lui vouerait le ministre Mouelle Kombi.
Par la faute de l'ex directeur, la Cud envisage de prendre le contrôle total du Parcours Vita de Douala. Pour cette "précieuse victoire", Valentin Njoh va certainement sabler du champagne à la gloire de Mouelle Kombi, en souvenir de cette soirée où Marc Brys et les Lions indomptables avaient perdu la première place qualificative à la Coupe du Monde 2026.
Ive TSOPGUE