Ça y est : le passé rattrape Biya, véritables inquiétudes au palais

Ombre Paulbiya Défaillances constatées

Thu, 11 Dec 2025 Source: L’Indépendant n°987

Depuis des années, Paul Biya, dans ses discours, martèle qu’il attache un intérêt sur l’énergie. Il n’ignore donc pas les désagréments que la pénurie d’électricité peut provoquer pour les populations mais également pour l’industrie camerounaise, qui a perdu du terrain pour cette raison.

Lors de son discours de prestation de serment, en début de son septennat, le chef de l’État indiquait que les projets énergétiques étaient désormais en bonne voie.

« Les barrages de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin et les centrales qui leur sont associées, seront une réalité dans les prochaines années. D’autres suivront avec l’aménagement du cours de la Sanaga. Le cauchemar des pénuries sera alors derrière nous. Il convient toutefois de s’interroger sur l’origine des défaillances que nous avons connues. Entre projets mal gérés et engagements non tenus, les responsabilités devront être établies. Le problème du déficit d’énergie réglé avec le renfort de l’exploitation de nos gisements de gaz et l’apport des centrales thermiques, nous allons pouvoir relancer nos industries à partir de nos ressources minières et agricoles. Nous serons ainsi en meilleure position pour transformer nos matières premières, avec le double avantage d’obtenir un surplus de valeur ajoutée et de réduire nos importations. Nous aurons alors une industrie digne de notre pays », avait-il déclaré.

Des années plus tard, notamment le 31 décembre 2023, Paul Biya dira que « des avancées considérables ont été enregistrées dans le secteur de l’électricité, en vue de résorber le déficit énergétique de notre pays ». Il fera le constat selon lequel « environ 44 mille panneaux solaires, couvrant 40 % des besoins en électricité dans nos trois régions septentrionales, ont été installés ».

Avant d’annoncer que « le barrage de Nachtigal, d’une capacité de 420 mégawatts, sera mis en service dans quelques jours. L’usine de pied du barrage hydroélectrique de Lom Pangar sera également opérationnelle en 2024. Elle permettra d’accroître l’offre énergétique dans la ville de Bertoua et ses environs. Plusieurs autres projets d’ouvrages hydroélectriques sont également envisagés ou en train d’être lancés. Il s’agit notamment des barrages de Kikot, de Minkouma, de Grand Eweng et de Bini à Warak. A terme, la capacité installée de tous ces ouvrages va assurer à notre pays, l’autosuffisance en matière d’énergie électrique. Elle nous fera, en plus, accéder au statut envié de pays exportateur d’électricité ».

Comme pour se réjouir de ce tableau, le président de la République va assurer et rassurer les Camerounais que « le gouvernement ne ménage aucun effort pour améliorer la situation dans ces secteurs névralgiques ». D'ailleurs, le chef de l'État dira avoir prescrit à ses services « de veiller, auprès des administrations concernées, à la célérité tant des procédures administratives, que de la recherche des financements y afférents ».

Dans son discours d’investiture le 6 novembre 2025, le président de la République a promis au peuple camerounais d’accélérer les projets stratégiques dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, de l’eau potable et de la santé. Ce même peuple souverain est logiquement en droit de se demander ce qui coince finalement ?

Source: L’Indépendant n°987