Remaniement imminent : Chantal Biya, la première dame qui fait et défait les ministres au Cameroun

Chantal Biya Boucles D'oreilles Image illustrative

Fri, 12 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans les arcanes du pouvoir camerounais, une femme tire les ficelles plus qu'on ne le pense. Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique publiées ce mercredi, Chantal Biya, la première dame du Cameroun, aurait joué un rôle déterminant dans le maintien de Ferdinand Ngoh Ngoh au poste stratégique de secrétaire général de la présidence.

Alors que plusieurs poids lourds du régime conspiraient pour obtenir la tête du "vice-président", comme on surnomme Ngoh Ngoh dans les couloirs du palais d'Etoudi, Jeune Afrique révèle que c'est l'intervention directe de Chantal Biya qui a scellé son destin. "Elle a eu le dernier mot auprès de son époux alors que des vents contraires soufflaient à Yaoundé", indique le magazine panafricain dans son enquête exclusive.

Cette influence de la première dame sur les nominations et les carrières politiques n'est pas nouvelle, mais elle se confirme avec éclat dans ce dossier sensible. Le 7 décembre dernier, après de longues heures d'entretien entre Paul Biya et son secrétaire général, le président de la République a finalement renouvelé sa confiance à Ferdinand Ngoh Ngoh, mettant fin à des semaines de spéculations sur son éventuel limogeage.

Si le rôle officiel de Chantal Biya se limite traditionnellement aux œuvres sociales et à la représentation protocolaire, Jeune Afrique lève le voile sur son poids politique réel. Dans un pays où le président Paul Biya, 92 ans, exerce le pouvoir depuis 1982, la première dame apparaît de plus en plus comme un acteur incontournable des équilibres au sommet de l'État.

Cette révélation de Jeune Afrique éclaire d'un jour nouveau les dynamiques du pouvoir camerounais. Elle explique notamment comment Ferdinand Ngoh Ngoh, malgré les multiples revers essuyés ces derniers mois – notamment dans le secteur pétrolier avec l'affaire de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et à la télévision nationale (CRTV) – a pu conserver son fauteuil et même obtenir carte blanche pour le prochain remaniement ministériel.

Grâce à ce soutien présidentiel renforcé par l'appui de la première dame, Ngoh Ngoh disposerait désormais des coudées franches pour composer le futur gouvernement, toujours attendu depuis la réélection contestée de Paul Biya lors de la présidentielle du 12 octobre 2025. Jeune Afrique indique que le secrétaire général de la présidence peut "dès à présent peaufiner ses propositions de remaniement" qu'il soumettra à Paul Biya.

Cette configuration inédite place Chantal Biya au centre d'un jeu politique complexe où se dessinent déjà les contours du Cameroun post-Biya. En sauvant Ferdinand Ngoh Ngoh, la première dame a non seulement tranché un conflit au sommet de l'État, mais elle a aussi redessiné la carte du pouvoir pour les années à venir.

L'enquête de Jeune Afrique met en lumière une réalité souvent tue : dans la République du Cameroun, le pouvoir ne se limite pas à la présidence, il se conjugue aussi au féminin, dans l'ombre discrète mais efficace du palais d'Etoudi.

Source: www.camerounweb.com