Gifles monumentales: Messanga Nyamding sort la sulfateuse et détruit tout

Pascal Messanga Nyamding Ccc Image illustrative

Mon, 15 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

L'opposant Messanga Nyamding a vivement dénoncé les violences commises par certains agents des forces de défense et de sécurité contre les citoyens, qualifiant ces actes de "comportements barbares" et fustigeant les intellectuels qui y voient de la "récupération politique".

Invité de l'émission Club d'Élites sur Vision4, le leader politique a livré un témoignage indigné sur les abus dont sont victimes les Camerounais au quotidien de la part de certains éléments des forces de l'ordre.

"Comment peut-on encore tolérer ça ?"

"J'ai eu une éducation assez moderne", a commencé Messanga Nyamding, avant de poser une question aussi simple que dérangeante : "Est-ce que vous pouvez imaginer un peu un simple membre des forces de défense ou de sécurité qui inflige une claque, ce qu'on appelle vulgairement une gifle, à un père de famille qui est derrière le camion ?"

L'opposant n'a pas caché son indignation face à ces pratiques qui perdurent dans le pays : "Comment pouvez-vous encore imaginer ce type de comportement barbare ?"

Ces propos font écho aux nombreuses vidéos qui circulent régulièrement sur les réseaux sociaux, montrant des scènes d'humiliation et de violences commises par des agents en uniforme contre des citoyens, souvent dans le cadre de contrôles routiers ou d'opérations de maintien de l'ordre.

Mais c'est vers une autre catégorie de personnes que Messanga Nyamding a dirigé ses critiques les plus acerbes : les intellectuels qui minimisent ces violences en les qualifiant de "récupération politique".

"Alors, les intellectuels viennent vous dire que c'est de la récupération politique, alors qu'ils savent eux-mêmes que le fondement est là", a-t-il lancé avec véhémence.

Cette prise de position vise directement ceux qui, au sein de la classe intellectuelle camerounaise, tendent à justifier ou à relativiser les abus des forces de l'ordre en accusant ceux qui les dénoncent de poursuivre des agendas politiques.

Pour Messanga Nyamding, cette attitude relève de la mauvaise foi : ces mêmes intellectuels "savent eux-mêmes que le fondement est là", autrement dit, ils sont conscients de la réalité de ces violences mais préfèrent détourner le débat.

La sortie de l'opposant met en lumière un malaise profond dans les rapports entre forces de sécurité et citoyens au Cameroun. Les témoignages de violences, d'humiliations et d'abus de pouvoir se multiplient sans que des mesures correctives significatives ne soient prises.

Les "gifles" et autres formes de châtiments corporels infligés par certains agents aux citoyens, souvent pour des infractions mineures ou supposées, sont devenus monnaie courante dans certains quartiers et aux barrages routiers. Ces pratiques, contraires à la dignité humaine et aux lois en vigueur, persistent dans une relative impunité.

L'intervention de Messanga Nyamding soulève une question de fond : comment un pays peut-il prétendre au développement et à la modernité quand ses citoyens, y compris des "pères de famille", sont régulièrement humiliés et maltraités par ceux-là mêmes qui sont censés les protéger ?

Le qualificatif de "comportements barbares" utilisé par l'opposant ne vise pas seulement les actes eux-mêmes, mais aussi le système qui les tolère et l'élite intellectuelle qui les minimise.

Cette prise de parole intervient dans un contexte où la question des droits humains et des violences policières devient de plus en plus centrale dans le débat public camerounais, alimenté par la viralité des images sur les réseaux sociaux et les témoignages de victimes.

Au-delà de la dénonciation, les propos de Messanga Nyamding constituent un appel implicite à une refonte des pratiques au sein des forces de défense et de sécurité, ainsi qu'à une prise de conscience des élites intellectuelles sur leur rôle dans la perpétuation ou la dénonciation de ces dérives.

La question reste posée : les autorités compétentes prendront-elles enfin des mesures concrètes pour mettre fin à ces "comportements barbares", ou continueront-elles à fermer les yeux sur des pratiques qui ternissent l'image du pays et bafouent la dignité de ses citoyens ?

Source: www.camerounweb.com