André Onana et Vincent Aboubakar: une bombe en préparation, surprise générale

Marc Brys Angola X Vincent Aboubakar X Thierry Ndoh.png Image illustrative

Mon, 15 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

À six jours du coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc, la sélection camerounaise fait face à une crise sans précédent. La liste des 24 joueurs dévoilée par le nouveau sélectionneur David Pagou révèle des absences retentissantes qui secouent le football camerounais : André Onana, Éric Maxim Choupo-Moting et Vincent Aboubakar ne participeront pas à la compétition.

Ces exclusions interviennent dans la foulée du limogeage de Marc Brys, le 1er décembre dernier, par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) réunie en comité d'urgence. Le sélectionneur belge, en poste depuis avril 2024, était en conflit ouvert avec le président Samuel Eto'o, fraîchement réélu à la tête de l'institution.

David Pagou, 56 ans, entraîneur camerounais qui a fait ses armes dans les clubs locaux (Renaissance de Ngoumou et Stade Renard de Melong), a été désigné pour remplacer Brys à seulement 20 jours du début de la CAN. Assisté d'Alexandre Belinga et Martin Ntoungou, le nouveau sélectionneur a rapidement tranché dans le vif en écartant plusieurs cadres de l'équipe nationale.

Les absences les plus remarquées sont celles d'André Onana, gardien emblématique de Manchester United, d'Éric Maxim Choupo-Moting, l'expérimenté attaquant passé par le Bayern Munich, et de Vincent Aboubakar, buteur historique des Lions Indomptables. Ces joueurs, considérés comme proches de l'ancien sélectionneur Marc Brys, semblent payer le prix du conflit entre le technicien belge et la Fecafoot.

La décision de David Pagou surprend d'autant plus qu'il disposait jusqu'au 11 décembre pour annoncer sa liste. La précipitation avec laquelle elle a été dévoilée alimente les spéculations sur les motivations réelles de ces exclusions.

Selon des informations confidentielles obtenues par notre rédaction, plusieurs joueurs non retenus pour la CAN s'apprêteraient à prendre leur retraite internationale. Parmi eux figurerait un gardien de but, ce qui laisse présager que d'autres absences notables pourraient être confirmées dans les prochains jours.

Ces départs potentiels représenteraient une saignée considérable pour les Lions Indomptables, privant l'équipe nationale d'une expérience précieuse à l'approche d'une compétition majeure.

La Fecafoot avait justifié le limogeage de Marc Brys par la volonté "d'instaurer un climat serein au sein des Lions Indomptables pour une préparation et une participation optimales" à la CAN. Pourtant, les choix de David Pagou et les tensions qu'ils génèrent semblent produire l'effet inverse.

Le Cameroun, qui n'a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2026 après son élimination par la RD Congo lors des barrages africains, ne peut se permettre un nouvel échec continental. Les Lions Indomptables affronteront dans le groupe F la Côte d'Ivoire (tenante du titre), le Gabon et le Mozambique lors de la phase de groupes prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.

Pour l'instant, le ministère des Sports, dirigé par Narcisse Mouelle Kombi, n'a toujours pas réagi officiellement à ces bouleversements. Pourtant, c'est ce même ministère qui avait recruté Marc Brys en avril 2024, sans consulter Samuel Eto'o, déclenchant une crise institutionnelle qui aura duré huit mois.

Rappelons qu'un accord avait été trouvé début octobre 2024 pour maintenir Brys à la tête de l'équipe nationale avec des techniciens locaux choisis par la Fecafoot. Cet arrangement n'aura finalement tenu que deux mois.

Cette purge au sein de l'effectif des Lions Indomptables porte indéniablement la marque de Samuel Eto'o, qui a remporté son bras de fer contre le ministère des Sports. La légende du football camerounais impose désormais sa vision et ses choix, quitte à se priver de joueurs d'expérience.

Reste à savoir si David Pagou parviendra à créer une dynamique positive avec un groupe remanié, à seulement quelques jours du premier match. Le pari est risqué, et l'opinion publique camerounaise, divisée, attend de voir si cette révolution de palais produira des résultats sur le terrain.

Source: www.camerounweb.com