Le limogeage de Marc Brys par Samuel Eto'o continue de faire couler beaucoup d'encre. Si le Minsep a acté le départ du Belge du banc de touche des Lions Indomptables, Joseph Antoine Bell estime que le président de la Fédération n'a pas le pouvoir légal de limoger un entraîneur.
Joseph Antoine Bell a livré une analyse sans filtre sur RFI concernant la situation institutionnelle qui entoure les Lions Indomptables. L'ancien gardien légendaire a notamment pointé la position fragile de la FECAFOOT dans le dossier Marc Brys.
« Le président de la fédération ne peut pas limoger l'entraîneur car il n'a pas signé son contrat », rappelle-t-il avec fermeté, soulignant que la marge d'action de la Fédération reste limitée, malgré certaines décisions prises au sein du staff technique.
Cette déclaration soulève une question juridique fondamentale : si Marc Brys a été recruté par le ministère des Sports en avril 2024 sans consultation de la FECAFOOT, celle-ci peut-elle légalement mettre fin à son contrat ?
Interrogé sur une éventuelle trêve entre le ministère des Sports et la FECAFOOT, Bell écarte catégoriquement toute idée d'apaisement. « Il n'y a pas une trêve mais la fin de la guerre est proche, car on va vite s'apercevoir des limites de la fédération », affirme-t-il.
Pour l'ancien international camerounais, une fédération qui choisit d'avancer seule, sans l'appui de l'État, s'expose à de sérieuses difficultés dès les premières activités. Une stratégie qu'il juge peu favorable au football camerounais et potentiellement désastreuse pour l'équipe nationale.
À l'approche de la CAN 2025 au Maroc (21 décembre 2025 – 18 janvier 2026), Joseph Antoine Bell se montre particulièrement inquiet pour le quotidien des Lions Indomptables.
« Je sais que les joueurs et les encadreurs ne passeront pas un bon moment au Maroc, car avec le retrait de l'État, cela signifie moins de soutiens institutionnels et des moyens limités », prévient-il avec gravité.
L'ancien portier craint que les conséquences du bras de fer entre la FECAFOOT et le ministère des Sports ne se répercutent directement sur les conditions de préparation et de participation de l'équipe nationale à la compétition continentale.
Bell ne cache pas son inquiétude face à la situation qui prévaut au sein de l'équipe nationale depuis plusieurs années. « Ce qui se passe chez les Lions Indomptables depuis deux ou trois ans est très grave », déplore-t-il, pointant du doigt le fait que les difficultés sont créées par ceux-là mêmes « dont la mission est d'aider à gagner ».
Cette sortie de Joseph Antoine Bell, figure respectée du football camerounais et ancien Lion Indomptable, vient alimenter la controverse autour de la gouvernance du football national. Elle soulève des questions sur la légitimité des décisions prises et sur l'impact réel du conflit institutionnel sur les performances de l'équipe.
Les propos de Bell interviennent à un moment crucial, alors que David Pagou, nouveau sélectionneur nommé par la FECAFOOT, doit composer une équipe compétitive pour la CAN avec une liste controversée excluant plusieurs cadres comme André Onana, Éric Maxim Choupo-Moting et Vincent Aboubakar.
Reste à savoir si l'avertissement lancé par l'ancien gardien sera entendu par les protagonistes de ce conflit institutionnel, ou si le football camerounais continuera de pâtir des luttes d'ego au sommet de sa gouvernance.