Se débarrasser de Biya : des bruits courent

Biya Honneurs Militaires Régime de Biya

Tue, 16 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Paul Biya est en plein huitième mandat. Le patron du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) enchaîne les années à la tête de la présidence de la République. Son régime est tellement puissant qu'aucun parti politique de l'opposition n'a encore réussi à le déloger pour s'installer à sa place. La dernière goutte d'eau qui a débordé le vase, mettant en colère une majeure partie de la population, est la réélection du plus vieux président en exercice au monde. « Il faut se débarrasser de ce régime », murmure-t-on au sein de l'opinion publique, une idée qui serait partagée par une partie de l'armée qui hésite pour l'instant à passer à l'action contre le clan Biya, comme cela s'est par exemple passé au Gabon.

L'éditeur Benjamin Zebaze abonde un peu dans le même sens que les détracteurs de Paul Biya ou ceux qui en ont assez d'être toujours dirigé par un seul homme, qui plus est en mauvaise condition physique due à son âge avancé. Sur les réseaux sociaux, il alerte.

Idéologues et laudateurs du renouveau manquent de convulser à chaque fois qu'ils entendent un citoyen parler du départ du pouvoir de Paul Biya. Ils y voient une haine contre un homme ou contre un clan tribal là où la réalité voudrait que personne ne nie que cet attelage ait conduit, en 43 années, notre pays vers une espèce de "banqueroute frauduleuse".

La suspension annoncée du Cameroun par l'OUA pour un impayé de 2 milliards de francs au moment où on débloque 5 milliards pour permettre à un gourou d'aller bomber le torse à la CAN ; la famille "présidentielle" qui se croit investie d'une mission quasi messianique à la présidence de la région du Sud montrent, de manière caricaturale, qu'on ne peut rien attendre de ce pouvoir finissant.

Comment redresser un pays en faillite ?

Dans ce monde en pleine mutation, tous les pays cherchent leur "chemin" qui passe par de nouvelles alliances, une politique économique, industrielle... endogène. Qui peut sincèrement croire que le régime actuel ait les moyens de "penser" un Cameroun pouvant faire face à ces nouveaux défis ?

Si nous sommes nombreux à vouloir un changement dans ce pays, c'est parce que nous voyons bien que si nous ne revenons pas aux fondamentaux, nous courrons à notre perte. Les partis politiques, la société civile doivent travailler durement pour proposer des projets de société : on doit savoir ce que chacun propose sur la forme de l'État ; la justice, la nutrition, la formation, la santé, l'industrie, l'emploi. Dire comment chacun compte récupérer notre diaspora qui manque à notre développement.

Ensuite, au terme d'un processus électoral équitable, les citoyens choisiront librement l'équipe qui convient le mieux à leurs aspirations. Enfin, cette équipe choisie aura le devoir d'unir tous les Camerounais et surtout, de tout faire, même avec fermeté, pour nous remettre au travail. Or, que voyons-nous ?

Tous les opportunistes que compte ce pays ne vivent que dans l'espoir d'obtenir un poste ministériel ou tout autre strapontin. Des fonctionnaires à la police, à la gendarmerie, dans les ministères de la santé, du commerce, des finances... organisent de faux contrôles pour arnaquer des entrepreneurs au bord de la faillite, sûr de l'impunité dont ils jouissent.

L'exemple éthiopien

Pendant que l'essentiel de la classe politique corrompue attend un remaniement ministériel comme les Chrétiens attendent le Christ depuis plus de 2 000 ans : personne ne se pose la question de savoir à quoi va servir un tel gouvernement qui en réalité ne sera rien d'autre qu'un rassemblement de crétins qui pillent, volent, violentent, tuent pour ne pas perdre des avantages indus.

Pendant ce temps, les pays de l'AES cherchent leur voie ; l'Éthiopie, à qui le Cameroun envoyait de l'aide dans les années 80 avance en grandes foulées. On y voit un gouvernement a la tâche qui, après un diagnostic sans complaisance, prend des mesures de correction indispensables.

Par exemple, il est désormais acquis qu'aucun développement économique n'est possible sans énergie bon marché (l'Allemagne l'apprend à ses dépens). En comptant sur ses forces internes, l'État éthiopien vient de mettre en service le plus grand barrage hydroélectrique du continent. Pendant que Biya et les siens tuaient la Camair, l'Éthiopie faisait de Ethiopian Airlines la première compagnie aérienne du continent, actuellement il construit le premier aéroport d'Afrique. Dois-je rappeler ici que l'équipe de football d'Éthiopie est l'une des plus faibles du continent et que cela ne se ressent pas dans la vie des Ethiopiens ?

Restons mobilisés et mettons-nous au travail

Ce qui est réconfortant à l'heure actuelle, c'est que tous les signes montrent que le clap de fin arrive pour ce clan maléfique. Les luttes à mort à l'intérieur du système pour le contrôle du pouvoir ; la pression des institutions financières internationales ; la fronde en zone anglophone et dans le septentrion ne peuvent trouver de solution par un gouvernement ayant en son sein, de sinistres crétins qui ne sont qu'au service de leur ventre et de leur bas ventre (…).

Source: www.camerounweb.com