Jeune Afrique lâche tout: La famille Biya au cœur d'un bras de fer inédit

CHANTAL BIYA ARMEE Image illustrative

Fri, 19 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, la nièce du président Paul Biya, Cathy Meba, a tenté de s'imposer à la tête du conseil régional du Sud avant de se rallier à un candidat dissident. Un épisode qui expose les tensions familiales et les ambitions politiques au sein même du clan présidentiel.

Yaoundé – Derrière la façade de stabilité affichée par le RDPC lors de l'installation des conseils régionaux le 16 décembre dernier, le fief historique de Paul Biya dans le Sud a connu une tempête politique impliquant directement la famille présidentielle.

Jeune Afrique révèle que Cathy Meba, nièce du chef de l'État, figurait parmi quatre conseillers du RDPC qui ont bravé la discipline du parti en se déclarant candidats avant même que le comité central ne fasse connaître son choix. Seule femme en lice pour ce poste stratégique, elle incarnait une forme de diversité dans un paysage politique largement dominé par les hommes.

Mais sa démarche, selon les informations du magazine panafricain, s'est heurtée à une "violente levée de bouclier". Les détracteurs de cette candidature y ont vu "un accaparement de tous les postes par la famille présidentielle", dans une région déjà perçue comme le sanctuaire du clan Biya.

Face à l'hostilité suscitée par son initiative, Cathy Meba a finalement opéré un revirement spectaculaire. Jeune Afrique rapporte qu'elle a choisi de rallier Eric Gervais Ndo, un autre candidat dissident qui n'avait pas la bénédiction du parti. Ce soutien inattendu a probablement pesé dans la balance lors du scrutin.

Car contre toute attente, les conseillers régionaux du RDPC n'ont pas respecté la consigne de leur formation politique. Au lieu d'élire Antoine Bikoro Alo'o, le candidat officiellement investi par le comité central, ils ont préféré porter Eric Gervais Ndo à la présidence du conseil régional. Une première dans le bastion historique du parti présidentiel.

Cet épisode, dévoilé par Jeune Afrique, illustre les limites de l'influence de la famille Biya dans les mécanismes institutionnels locaux. Malgré la proximité avec le président, Cathy Meba n'a pas réussi à transformer son capital familial en légitimité politique auprès des élus de base.

Le magazine souligne également que "de nombreux militants sensibles à la diversité" avaient pourtant apporté leur soutien à la nièce du président, voyant en elle une opportunité de féminiser un paysage politique camerounais largement masculin.

Cette affaire révèle les tensions internes au sein du RDPC dans le Sud, où les équilibres entre départements, clans familiaux et ambitions personnelles se négocient désormais au grand jour, malgré la tradition de discipline qui caractérise habituellement le parti présidentiel.

Pour le clan Biya, cet échec dans son propre fief constitue un signal inquiétant : même dans le sanctuaire familial, l'autorité ne s'impose plus aussi facilement qu'auparavant.

Source: www.camerounweb.com