Guerre de succession : Alain Mébé Ngo’o ou le dauphin de Biya qui a fini à Kondengui

Edgar Alain Mébé Ngo’o, né le 22 janvier 1957 à Sangmélima, dans le département du Dja-et-Lobo (région du Sud), est un homme politique et haut fonctionnaire camerounais. Longtemps considéré comme l’un des proches collaborateurs du président Paul Biya, il a occupé de nombreuses fonctions stratégiques au sein de l’administration territoriale, sécuritaire et gouvernementale du Cameroun.

FORMATION

Après l’obtention d’une licence en sciences économiques à l’Université de Yaoundé en 1982, Edgar Alain Mébé Ngo’o intègre l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM). Il en sort en 1985 avec le grade d’administrateur civil, marquant ainsi son entrée dans la haute administration camerounaise.

DÉBUTS ET CARRIÈRE ADMINISTRATIVE

À sa sortie de l’ENAM, il entame immédiatement une carrière administrative dense et ascendante.

De 1985 à 1988, il exerce comme conseiller aux affaires économiques auprès du gouverneur de la province de l’Est. En 1988, il est nommé secrétaire général de la province du Nord.

Il poursuit ensuite comme préfet de l’Océan à Kribi de 1991 à 1995, puis préfet de la Mefou-et-Afamba à Mfou (1995–1996), avant d’être nommé préfet du Mfoundi à Yaoundé de 1996 à 1997.

FONCTIONS À LA PRÉSIDENCE ET DANS LA SÉCURITE

En 1997, Edgar Alain Mébé Ngo’o est nommé directeur du cabinet civil de la Présidence de la République, poste qu’il occupe pendant sept années.

En 2004, il devient délégué général à la Sûreté nationale, une fonction clé dans l’appareil sécuritaire de l’État camerounais.

RESPONSABILITÉS GOUVERNEMENTALES

En juin 2009, il est nommé ministre délégué à la Présidence de la République, chargé de la Défense, fonction qu’il exerce jusqu’en 2015.

Il est ensuite nommé ministre des Transports en octobre 2015, poste qu’il occupe jusqu’en mars 2018.

AFFAIRES JUDICIAIRES

Le 12 mars 2019, son domicile est perquisitionné par les forces de police. Il est arrêté puis incarcéré à la prison centrale de Kondengui, dans l’attente de son jugement par le Tribunal criminel spécial.

En janvier 2023, il est condamné à trente ans de détention pour détournement de deniers publics, corruption, prise d’intérêts et blanchiment de capitaux. Les montants en cause sont estimés à environ 23 milliards de francs CFA. Son épouse, Bernadette Mébé Ngo’o, est également condamnée à une peine de dix ans d’emprisonnement.