Le chef de l'État camerounais fera le bilan de l'année 2025 et énoncera les perspectives pour l'année électorale 2026 lors de son traditionnel discours de fin d'année.
Paul Biya, président de la République du Cameroun, s'adresse à la nation ce 31 décembre 2025 à 20 heures. Comme chaque année, ce message traditionnel de fin d'année et de nouvel an est l'occasion pour le numéro un camerounais de dresser le bilan de l'année écoulée et de tracer les grandes lignes de l'année 2026 qui s'annonce particulièrement chargée sur le plan politique.
Le locataire du palais d'Etoudi devrait aborder, comme à l'accoutumée, la lutte contre la vie chère dans un pays où de nombreux citoyens peinent à joindre les deux bouts. L'annonce de la création d'emplois, notamment pour les jeunes, figure parmi les attentes majeures. Lors de sa prestation de serment le 6 novembre 2025, Paul Biya avait promis de miser sur la jeunesse et les femmes pour ce nouveau septennat qualifié de « transition ».
Les Camerounais espèrent des explications claires sur la manière dont la nouvelle loi de Finances 2026 priorise l'innovation technologique tout en favorisant l'auto-emploi, avec en prime un allègement fiscal pour les ménages. La question du pouvoir d'achat reste au cœur des préoccupations quotidiennes de millions de citoyens.
La gouvernance constitue un autre point crucial de ce discours. Le Cameroun sort de deux consultations électorales majeures : la présidentielle et la régionale. La première a laissé derrière elle son lot de regrets et de contestations post-électorales qui ont conduit à l'arrestation de plusieurs compatriotes. Plus troublant encore, le candidat Issa Tchiroma, arrivé deuxième selon le Conseil constitutionnel, a trouvé refuge en Gambie.
Dans ce contexte tendu, Paul Biya optera-t-il pour la voie de l'apaisement en procédant à des libérations de prisonniers politiques ? La question reste en suspens, mais nombreux sont ceux qui espèrent un geste fort de réconciliation nationale.
L'année 2026 s'annonce également électorale avec les scrutins législatifs et municipaux. Le président pourrait ainsi tracer les contours d'un jeu politique plus inclusif et apaisé. Les Camerounais attendent surtout un discours ancré dans leurs réalités quotidiennes, un message rassurant accompagné d'une feuille de route claire et lisible dans un contexte de fracture sociale.
Le discours de Paul Biya coïncide cette année avec un match des Lions Indomptables contre le Mozambique à Agadir, dans le cadre de la troisième journée de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, également prévu à 20 heures.
Les attentes des Camerounais varient considérablement. « Ce que j'attends de lui c'est d'ordonner la libération des prisonniers politiques, rien de plus », déclare Idriss Fosso, militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Plus critique, l'Abbé Etienne Bakaba affirme : « On peut même annuler le discours de demain. Nous sommes fatigués de ces mêmes phraséologies politiques inutiles ».
Entre espoirs d'apaisement et scepticisme ambiant, le discours de ce 31 décembre 2025 sera scruté de près par une population en quête de réponses concrètes à ses préoccupations quotidiennes.