Ridicule : Ketcha Courtès et Atanga Nji s'embrouillent

Courtes Ketcha La Ministre L'Indépendant n°990

Wed, 31 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

La recrudescence des plaintes liées à l’insalubrité dans les grandes agglomérations, semble avoir donné l’occasion au ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, de donner des instructions fermes aux gouverneurs de régions pour mettre fin au dépôt anarchique des ordures ménagères sur la voie publique. En effet, dans un message-fax estampillé « très urgent » et daté du 24 décembre 2025, le membre du gouvernement alerte sur l’amoncellement des déchets, notamment le long des axes principaux et dans certains quartiers, une situation jugée préjudiciable à la salubrité publique et à l’attractivité des villes camerounaises.

À compter du 1er février 2026, les préfets, en liaison avec les maires, devront procéder à la délocalisation des bacs à ordures visibles sur les grandes artères et à l’identification d’espaces dédiés au dépôt des déchets à l’intérieur des quartiers, tout en garantissant l’accessibilité aux engins de collecte. Le Minat insiste également sur le respect strict des plages horaires de collecte, fixées entre minuit et 6 heures du matin, et autorise la prise d’arrêtés préfectoraux interdisant aux entreprises du secteur de placer des bacs sur les axes principaux.

Par ailleurs, un recensement exhaustif des points de dépôt et de pré-collecte situés sur les routes principales est exigé, ainsi que des descentes régulières sur le terrain des autorités administratives, accompagnées des exécutifs municipaux, afin de s’assurer de l’application effective des mesures. Le ministre Atanga Nji demande enfin à être tenu informé des dispositions prises et des éventuelles difficultés rencontrées, soulignant le caractère prioritaire et urgent de cette lutte contre l’insalubrité urbaine.

Répliquant à la décision du Minat, certains analystes estiment que dans un État responsable, la salubrité publique commence par des infrastructures : centres de collecte, tri, traitement, valorisation. Mais visiblement, le Minat se contente de déplacer les bacs et de menacer. La phrase « assurer l’exécution des présentes directives » sonne comme un aveu : l’État n’accompagne pas, il contraint.

Le communiqué de M. Atanga Nji n’est pas anodin. Pour ces analystes, il dit beaucoup de la relation entre le pouvoir et les citoyens : quand un problème devient trop visible, on le cache ; quand il devient trop complexe, on le délègue aux populations. Le Cameroun ne manque pas de décrets, il manque de solutions durables. D’après ces analyses, la salubrité n’est pas une affaire de routes propres, mais de vies protégées.

Déplacer les ordures vers les quartiers, c’est déplacer le risque sanitaire, la dignité bafouée, et l’injustice sociale. Tant que l’État refusera d’assumer ses responsabilités structurelles, les communiqués « très urgents » resteront des pansements sur une plaie béante. Que dire de la situation expliquée du non règlement des factures contractées auprès de l’entreprise prestataire dans ce domaine ?

L’entreprise Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) réclame toujours des dizaines de milliards impayés par l’État pour le ramassage des ordures. Une réalité quasi similaire dans les mairies du pays qui ne bénéficient pas de l’appui institutionnel pour le ramassage des ordures ménagères, faute de transfert effectif des ressources tel que prévu par la loi sur la décentralisation.

Source: www.camerounweb.com