Le représentant résident de l’Union africaine (UA) au Cameroun, Mezui m’Ella, a déclaré que le non paiement des primes aux soldats camerounais récemment mis en relève dans le cadre du contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), à l’origine d’une marche de protestation mercredi à Yaoundé, la capitale du pays, était le fait non pas du gouvernement du pays mais bien de l’organisation qu’il représente.
S’exprimant jeudi face à la presse, au terme d’un tête-à-tête avec le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, il a invoqué «des problèmes administratifs» intervenus au niveau du siège de l’institution continentale à Addis-Abeba (Éthiopie) «et qui vont avoir un épilogue d’ici peu».
Mezui m’Ella a formellement promis que la situation devait trouver une solution «résolue dans les prochains jours».
Cette prise de position publique, note-t-on, intervient à la suite d’accusations médiatiques à peine voilées du porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, qui la veille avait déploré le manque de réactivité de l’UA, auprès de laquelle le Cameroun avait déjà plaidé «cette situation devenue préoccupante» du 30 août au 2 septembre 2015, et ce en dépit «des assurances» données au mandataire camerounais «sur le fait que des diligences étaient en train d’être effectuées, pour la finalisation de la procédure devant conduire à l’apurement de ces arriérés» dont la période concernée va de février à septembre 2014.
Face à ce mouvement d’humeur qui a rassemblé quelque 200 soldats mécontents dans les rues de Yaoundé, le président Paul Biya a ordonné des mesures appropriées pour faire revenir la situation à la normale.
Ces instructions ont abouti, jeudi, au paiement immédiat, et par anticipation sur la régularisation à venir de l’UA, des arriérés de primes réclamées à hauteur de 6 milliards FCFA pour un total de 1300 soldats concernés.