Élection à l’Asecna : le Cameroun impliqué dans des manœuvres de coulisses

Dans le cadre de la course à la direction générale de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), le Gabon intensifie ses manœuvres diplomatiques afin de rallier le Cameroun à la candidature de Prosper Zo’o Minto’o. À cet effet, le ministre gabonais des Transports, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, s’est rendu à Yaoundé le 14 septembre dernier, où il a rencontré plusieurs autorités camerounaises de haut rang, dont le Premier ministre Joseph Dion Ngute, le ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella, et le ministre des Transports Jean Ernest Masséna Ngallé Bibéhé.

Durant ces entretiens, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma a plaidé en faveur de Prosper Zo’o Minto’o, un expert reconnu dans le domaine de l’aviation civile. À 64 ans, Zo’o Minto’o est actuellement à la tête du Bureau régional Afrique centrale et occidentale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI-WACAF) à Dakar. Il a également occupé des fonctions au sein de l’Association du transport aérien international (IATA) et de l’Asecna, conférant ainsi à sa candidature un poids significatif. Selon Libreville, son expérience et son expertise font de lui le candidat idéal pour succéder au Nigérien Mohamed Moussa, actuel directeur général de l'Asecna.

Le soutien du Cameroun est particulièrement stratégique, compte tenu de la forte concurrence pour ce poste clé. Plusieurs autres candidats issus du Tchad, du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et des Comores sont également en lice. En tant que membre fondateur de l’Asecna depuis sa création en 1958 à Dakar, le Cameroun a une influence certaine dans l'issue de cette élection. L’appui de Yaoundé pourrait donc peser lourd dans la balance.

L’élection, qui se tiendra le 27 septembre 2024 à Dakar, réunira les ministres en charge de l’aviation civile des 18 États membres de l’Asecna. Le directeur général, une fois élu pour un mandat de quatre ans, aura la responsabilité d’exécuter les décisions du Comité des ministres et du Conseil d’administration, avec l’appui de neuf directeurs.

Alors que les tractations diplomatiques battent leur plein, l’issue de cette élection demeure incertaine. Le choix du Cameroun sera sans aucun doute déterminant dans la désignation du prochain directeur général de l’Asecna.