Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’inquiétude quant à l’issue de l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, gagne de plus en plus les Camerounais qui militent pour un changement à la tête de la République. Et pour cause, les sons dissonants des choses vues et entendues venant de l’opposition politique camerounaise, ne les rassurent guère.
Étant donné que depuis 2018, année de la dernière élection présidentielle, ils voyaient s’approcher l’année électorale en cours et, promettaient présenter un visage new-look de l’opposition. Aujourd’hui au pied du mur, rien ne semble avoir changé. C’est pratiquement la même opposition, plus disparate que jamais, qui se dit pourtant prête à déloger le candidat du RDPC, Paul Biya, du fauteuil présidentiel d’Etoudi.
Nul ne pouvait s’attendre à ce que, réduite à 11 partis seulement sur plus de 360 que compte la Cameroun, cette opposition fasse vivre au monde entier son infamie. Elle chantait pourtant à tout vent les bienfaits de la mutualisation des forces, de la coalition des partis, du consensus autour de leurs idées mais, c’était sans compter avec l’esprit sibyllin des uns, la feymania des autres et surtout, la mission messianique donc chacun se croit investie.
Choses qui confirment l’idée selon laquelle, la politique n’est pas un banquet pour les idéalistes, mais un champ de mines où les plus rusés et les plus calculateurs finissent par triompher. À Foumban, il y a quelques semaines, plusieurs de ces candidats s'étaient retrouvés pour des discussions qui devaient dessiner le profil de ce candidat consensuel, mais depuis lors, la dynamique s'est estompée, a récemment regretté l'avocat Akere Muna, lui-même candidat pour le candidat du parti Univers.
Des discussions et rencontres informelles ont toujours cours, soutiennent malgré tous les candidats qui ne désespèrent pas d'arriver à un point d'accord d'ici début octobre. Depuis la publication de la liste définitive par le Conseil constitutionnel, les 11 candidats de l’opposition restent divisés. Au départ, un groupe de sept, à savoir les candidats de l’UDC, du PAL, du parti Univers, du MCNC, du Purs, du FSNC et du FDC étaient à la recherche du profil idéal.
Et dans cette course contre la montre, vu le temps qui leur est imparti, on se demande si l’opposition y parviendra vraiment. À côté du Groupe de Douala, il y a cet autre groupe de candidats issus du PCRN, du SDF, de l’UMS, de l’UNDP, qui semble jouer les centristes. Sans afficher ostentatoirement leur position sur la question d’un candidat unique de l’opposition pour affronter le candidat Biya, ici, chacun dit avoir gardé les portes de son parti ouvertes à toutes consultations et autres négociations.
Pourtant, à bien y regarder, tout semble montrer leur choix de faire cavalier seul. Pour nombre d’observateurs, c’est une manière bien polie de ces derniers, de décliner en gentlemen, toute offre éventuelle ayant trait à une coalition, en vue de la présidentielle d’octobre prochain.