Des déclarations datant d’il y a quelques années de Jean-Pierre Amougou Belinga concernant Xavier Messe, son ancien employé du journal l’Anecdote ont refait surface. Le journaliste a travaillé pendant un an en tant que directeur de la rédaction avant d’être limogé en 2018.
Dans une émission titrée « décryptage » sur la chaine Vision 4, le PDG Amougou Belinga a évoqué des « preuves d’incompétences » du journaliste lorsqu’il était en poste.
« Le premier jour que je l’ai reçu, je lui ai donné un an de salaire. Il a perçu un an de salaire deux semaines avant qu’il ne commence à travailler(…) Je crois que monsieur Xavier gagnait 750 000 ou 1 million. Il a travaillé deux semaines et il a pris encore pris trois mois de salaire. Un mois après, je lui verse une fois encore trois mois de salaire. Monsieur Xavier a touché 18 mois de salaire avant de faire quatre mois de service ici », avait-il déclaré.
« Avant de travailler, j’ai ordonné qu’on lui donne une voiture à son choix. Il a perdu la clé même avant de démarrer la voiture. Il a fallu qu’on commande encore la clé de démarrage. Le véhicule est resté là pendant un mois. J’ai d’abord vu que c’était un poisseux. Parce qu’il n’y a pas de raison qu’on achète un véhicule et avant que vous n’entrez dedans, les clés ont disparues », a raconté le patron du groupe l’Anecdote.
Ces derniers jours Xavier Messe est régulièrement convoqué par les enquêteurs dans l’affaire Martinez Zogo. Après la découverte du corps sans vie du journaliste, il avait fait des révélations sur radio Balafon qui ont attiré l’attention.
J’ai été parmi les personnes qui ont suivi cette affaire depuis le début. Je l’ai suivi minute par minute et je vous avoue que depuis l’enlèvement de Martinez j’ai perdu le sommeil. Et j’ai mis en place un dispositif de sorte que je sois systématiquement informé que ce soit par des personnes qui étaient des voix dignes de Martinez. C’est ainsi que j’ai été parmi les toutes premières personnes à être informées de son assassinat.
Mais je n’avais pas le droit, je n’avais pas le pouvoir d’informer…Il fallait laisser que ce travail soit fait par les personnes indiquées qui sont les responsables de la sécurité, de la justice. Mais j’étais informé depuis mercredi matin très tôt vers 5 heures, j’étais informé. Vraiment c’était la douleur pour moi parce que c’est quelqu’un que je connaissais très bien. Il a été assassiné le même soir (mardi 16 janvier 2023 Ndlr) aux environs de 3 heures du matin.
Et j’ai été informé autour de 5 heures. On m’a réveillé autour de 5 heures par un coup de téléphone et je pensais que c’était un canular. Si ça n’avait pas été quelqu’un que je connais très bien c’est-à-dire mon informateur, je me serai dit que c’était peut-être une fausse nouvelle. Mais il fallait se rendre à l’évidence Martinez n’était plus de cette vie. Mais il fallait que la police, la justice fasse son travail pour pouvoir récupérer le corps et annoncer au public.
Ca été fait avec beaucoup de retard. Est-ce parce qu’il ne retrouvait pas le corps ? Est-ce parce qu’il avait des difficultés, un peu de gêne à savoir la forme avec laquelle il fallait annoncer cela, en tout cas à partir de mercredi matin, les autorités étaient au courant. Il fallait qu’elles trouvent une formule pour annoncer cette triste nouvelle…S’ils avaient enlevé le corps aussitôt, ils auraient été embarrassés. Le lieu était identifié, le lieu était localisé.
Personne ne pouvait prendre le risque d’aller l’enlever.
Si on l’enlevait aussitôt…Je voudrais vous dire que nous avons essayé, nous travaillons énormément sur ce dossier depuis cette triste nouvelle…on a fait un pointage qui nous fait croire que de 2019 à 2022 nous avons recensé 34 cas où les journalistes ont été molestés, intimidés, emprisonnés…mais cela fait un record en Afrique…c’est un triste record que nous détenons des violences exercées sur les hommes des médias, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de suspect…mais aucune enquête n’a abouti et quand aucune enquête n’aboutit pas il faut comprendre que cela signifie qu’il y a une couverture des pouvoirs.