Des tensions se font sentir au sein du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) alors que la direction actuelle de l'organisation effectue son deuxième et dernier mandat. Emmanuel Wafo Foko, un chef d'entreprise qui souhaite succéder à Célestin Tawamba à la tête du patronat camerounais, s'est récemment entretenu avec le directeur du cabinet civil de Paul Biya, Samuel Mvondo Ayolo, avec le soutien de Gabriel Mbairobe, ministre de l'Agriculture. Ils cherchaient à obtenir l'appui du gouvernement pour empêcher Tawamba de briguer un troisième mandat. Jeune Afrique se demande qui veut la tête de ce puissant de l’économie camerounaise.
Cependant, le Gicam a récemment fusionné avec E.cam, une autre organisation patronale importante, créant une nouvelle entité regroupant près de 1 400 entreprises. Si cette opération est entérinée par l'assemblée générale du Gicam, cela permettra à Tawamba de briguer un troisième mandat. Cette perspective ne plaît pas à Wafo Foko, qui est soutenu par André Siaka, un ancien patron de SABC (devenue Boissons du Cameroun), filiale locale du groupe Castel qui a dirigé le Gicam de 1993 à 2008.
« Le premier, Emmanuel Wafo Foko, est un chef d’entreprise battant campagne depuis plusieurs semaines pour succéder à Célestin Tawamba à la tête du patronat camerounais. Le second, Gabriel Mbairobe, est ministre de l’Agriculture. Les deux hommes sont proches depuis les années où Mbairobe dirigeait la Société de développement du coton. MIT Chimie, la petite entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de contenants plastiques dont a hérité Wafo Foko, a d’ailleurs décroché plusieurs marchés de fourniture de machines d’usinage pour la Sodecoton.
Selon nos informations, si les deux hommes se sont rendus à la présidence, c’est pour obtenir l’appui du gouvernement et empêcher Célestin Tawamba de prolonger son bail à la tête de l’influent patronat, lequel effectue en théorie son deuxième et dernier mandat à la tête de l’organisation », évoque Jeune Afrique.
Malgré l'intense lobbying de ses adversaires, Tawamba refuse de s'exprimer sur le sujet, tandis que la directrice exécutive, Aline Mbono, joue la sérénité. Le conseil d'administration a déjà validé le processus de fusion, mais la tension reste vive au sein de l'organisation patronale. L'élection pour la présidence du Gicam devrait avoir lieu en décembre prochain et Tawamba n'a pas encore officialisé ses intentions, tout comme Protais Ayangma, le président d'E.cam.
« Au sein de l’organisation patronale, en dépit de l’intense lobbying de ses adversaires, Tawamba refuse de s’exprimer sur le sujet tandis que la directrice exécutive, Aline Mbono, communique a minima et joue la sérénité. Car selon nos informations, le conseil d’administration – dont Wafo Foko et Siaka ne sont pas membres – a déjà validé le processus de fusion.L’élection pour la présidence du Gicam devrait avoir lieu en décembre prochain. Célestin Tawamba n’a pour l’instant pas officialisé ses intentions, pas plus que Protais Ayangma, le président d’E.cam », précise le Magazine Panafricain