Peu après son atterrissage à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le pape François a prononcé un discours dans lequel il a condamné de manière virulente l'exploitation dont ce pays, mais aussi le continent, ont été victimes pendant des siècles.
Il a parlé de l'étranglement politique qui a cédé la place au "colonialisme économique", qui, selon lui, est tout aussi asservissant.
Dans la partie la mieux accueillie du discours, il a demandé au monde extérieur de reconnaître les choses catastrophiques qui ont été faites dans le pays et de respecter pleinement les gens ici.
"Retirez vos mains de la République démocratique du Congo ! Retirez vos mains de l'Afrique ! Arrêtez d'étouffer l'Afrique, ce n'est pas une mine à dépouiller ou un terrain à piller", a affirmé le pape François sous les applaudissements, en faisant référence aux riches ressources qui ont amené tant de conflits et de morts dans le pays.
Toutefois, le pape n'a pas fait spécifiquement référence au rôle joué par les colonisateurs catholiques, soutenus par des édits historiques du Vatican, et aux atrocités qu'ils ont commises ici.
Mais il l'a reportée jusqu'à présent en raison de problèmes de santé liés à sa mobilité, et aujourd'hui, les problèmes de sécurité signifient qu'il n'y aura pas de voyage dans l'est.
Dans l'avion en provenance de Rome, le pape François a informé les journalistes qu'il regrettait de ne pas pouvoir traverser l'allée pour les saluer tous, comme il le fait habituellement, et a demandé à la place que l'on s'avance pour le rencontrer.
En RD Congo, outre sa dénonciation des étrangers, son message primordial était que les gens ici se considèrent comme "infiniment plus précieux que tout trésor" trouvé dans le sol, et que les dirigeants politiques agissent dans l'intérêt de ces gens.
Plus tard dans la semaine, pour la première fois dans l'histoire, le pape sera rejoint par l'archevêque de Canterbury et le modérateur de l'Église d'Écosse lors de son voyage au Sud-Soudan.
Il est probable qu'il y appellera les dirigeants politiques, dont il a embrassé les pieds après une rencontre au Vatican, à faire davantage pour rétablir la paix dans une autre nation troublée.