Mamadou Faye et Firmain Mbadinga, avec La Vie, programme santé de la BBC.
L’amélioration des performances sexuelles a toujours été un agenda humain depuis la nuit des temps. En Côte d’Ivoire, où s’est rendue l’équipe de La Vie, le programme santé de BBC Afrique, le "marché poulet" à Rivera 2 est un lieu où sont exposés et vendus des aphrodisiaques pour aider les hommes à améliorer, non moins sans danger, leur moment de coït.
Comme des véhicules en panne qu'il faut "réparer" ou donner un coup de main pour les voir repartir à plein régime, des jeunes et des plus âgés prennent d'assaut le "garage" du "marché poulet" à Abidjan.
Ils y vont souvent chercher cet aphrodisiaque localement fabriqué pour améliorer leur vigeur sexuelle.
Nos reporters Firmain Eric Mbadinga et Franck Noudofinin s'y sont rendus pour constater l'engouement autour de ces produits souvent issus de décoctions.
Sur place, ce sont de nombreux types de flacons et de capsules qui sont exposés. Ce sont des aphrodisiaques faits maison, sous de nombreuses formes pour une clientèle qui semble de plus en plus exigeante.
"Un homme est comme un véhicule, par moment, il faut faire la vidange pour avoir encore un peu plus de tonus", confie-t-il.
"Voici donc, quand le besoin se fait ressentir, on vient acheter le produit pour se renforcer", poursuit-il.
Mais ce n'est pas que Rémi qui franchit de temps en temps le portail du "garage".
"Ce sont des produits que les gens consomment beaucoup. On a des clients qui viennent en acheter à l’unité, il y en au aussi qui passent des commandes et qui voyagent un peu partout avec", révèle M. Kobenan, le propriétaire de la boutique.
Pour sa part, Gaëlle s'occupe de mettre au point ces aphrodisiaques dont certains demandent que la dose soit renforcée.
"Il y a des gens qui demandent à ce que l’on fasse des mélanges et que ces mélanges soient dosés comme on a l’habitude de le dire ici", affirme-t-elle.
Elle traite et transforme ses produits avant de les commercialiser.
"Voilà, la bouteille est prête, le client va ajouter soit de la liqueur, du tonic ou de l’eau", dit-elle.
"J’ai opté pour ce travail afin d’aider les personnes qui souffrent d’éjaculations précoces ou de faiblesses sexuelles", indique Gaëlle.
Mais elle met en garde contre un surdosage.
"Il est conseillé de prendre juste un petit verre pour ne pas avoir des problèmes demain, de peur que quand le client consomme, l’effet obtenu aille au-delà de celui qu’il recherchait", prévient-elle.
Il cite en exemple un patient de 18 ans qui était consulté pour une dysfonction érectile, qui n’a pas d’érection matinale avant l’acte sexuel malgré le fait qu’il ait parfois le désir...
"Et c’est un patient qui abusait d’une substance qui a même créé chez lui plusieurs symptômes; des maux de tête sur plusieurs jours, une érection qui a duré plus de 6h de temps", dit-il.
Il relève aussi des risques d'infections.
"Vous allez l’absorber et s’il y a des germes dedans, vous buvez, et ça vous entraîne une infection", prévient-il.
"En dehors de ce que vous recherchez, voilà ce que vous aurez créé en vous, et si ce germe passe dans le sang, ça devient une maladie très grave qu’on appelle septicémie qui peut vous emporter", explique-t-il.
Pour preuve, il révèle qu'il reçoit de plus en plus de patients de toutes les tranches d'âge.
"On reçoit de plus en plus de patients, parfois des sujets jeunes dont l’âge varie de 18 ans à 40 ou 45 ans", indique-t-il.