500 millions pour balader le trophée de la CAN 2017

Nombreux sont ceux qui trouvent ce montant faramineux, au moment où le pays est en voie d’être victime d’un second programme d’ajustement structurel.

Revenus au bercail après avoir remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Gabon, les Lions indomptables ont été accueillis en héros, tant par le couple présidentiel que par tout le peuple camerounais. Et pour satisfaire les populations de toutes les régions du pays, le Gouvernement a décidé qu’une caravane va faire le tour du Cameroun.

Celle-ci, dont l’organisation relève de la responsabilité des Gouverneurs des Régions, présidents de comités locaux, a pour objectif de permettre à tous les Camerounais de s’approprier et de communier avec le trophée de la CAN Gabon 2017. Ainsi, après Yaoundé, c’était le tour de Bafoussam et Bamenda d’entrer dans la danse. Selon le planning bien défini, le reste des Régions suivra incontestablement.

Toutefois, cet important déploiement nécessite un investissement. Aussi, pour une simple balade du trophée dans les dix Régions, près de 500 millions FCFA ont été déboursés, renseigne le quotidien Le Messager du jeudi 23 février 2017. Un montant jugé exorbitant par plusieurs, qui estiment que l’objectif vise à distraire les fonds publics au moment où un deuxième programme d’ajustement structurel se peaufine.

«Ce trophée n’apportera rien à personne. Des centaines de millions pour distraire et faire croire que tout va bien. Ce n’est en rien différent dans le fait de bruler un drapeau. C’est même pire, car ici on fait un crime. À quoi au final ça sert de balader un trophée sans les Lions dans des régions où il n’y a pas de routes ?», s’indigne un internaute.

Pour eux, il ne s’agit en réalité que d’une preuve de la cupidité des dirigeants. « Pourtant, cet argent pouvait servir à faire autre chose d’utilité publique », analyse un autre internaute. Nonobstant ces remarques qui fusent de partout, ce montant est reparti sur les dix régions, ce qui équivaut à environ 50 millions pour chacune, peut-on lire dans le journal.