Le Cameroun a récemment décroché sa qualification pour la Coupe d'Afrique des Nations 2024 en Côte d'Ivoire en battant le Burundi 3-0. Cependant, Samuel Eto’o, président de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football), est confronté à un problème financier délicat à seulement quatre mois de cette phase finale. Il s'agit de la dette contractée auprès de l'État camerounais pour la participation à la Coupe du Monde 2022, une dette qui n'a toujours pas été remboursée. La question émerge naturellement : Eto’o osera-t-il demander à nouveau de l'argent à l'État alors qu'il a la réputation d'être un mauvais payeur ?
Lors du départ pour la Coupe du Monde 2022, Samuel Eto'o avait fait le choix exceptionnel d'engager la Fécafoot à contracter un prêt auprès de l'État camerounais. Cette décision avait alors suscité l'attention, étant donné que jamais auparavant un président de la Fécafoot n'avait eu besoin de recourir à une telle mesure pour financer la participation d'une équipe nationale à un événement sportif de cette envergure.
L'État avait consenti d'importants investissements financiers pour cette campagne qatarie, que ce soit sous forme de subventions ou de prêts. La part de la dette correspondant à ces prêts s'élevait à la somme considérable de 2 732 110 821 FCFA, financée par les contribuables. L'accord prévoyait que cette dette serait remboursée dès que la FIFA verserait la somme allouée pour la participation du Cameroun à la Coupe du Monde 2022. Le Cameroun, qui s'était arrêté en phase de groupes lors de la compétition, devait recevoir une somme impressionnante de 9 millions de dollars, soit 5 375 913 400 FCFA. En d'autres termes, Samuel Eto'o était tenu de rembourser plus de la moitié de cette somme à l'État camerounais pour éponger la dette.
La question qui se pose désormais est de savoir à quoi a servi cet argent, notamment étant donné que la FIFA avait déjà fourni des avances pour permettre à chaque sélection nationale de se préparer de manière adéquate pour le tournoi. En effet, la FIFA avait pris en charge l'ensemble des dépenses des équipes dès leur arrivée sur le sol qatari, jusqu'à leur retour.
Le dilemme qui se profile pour Samuel Eto'o est complexe. D'un côté, il doit trouver les moyens de rembourser la dette envers l'État, mais de l'autre, il doit gérer les besoins financiers de l'équipe nationale en vue de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations. Demander à nouveau de l'argent à l'État pourrait être perçu comme une décision audacieuse étant donné le précédent de non-remboursement de la dette. Cette situation financière délicate risque de peser sur les préparatifs de l'équipe nationale camerounaise pour la CAN 2024 et de soulever des questions sur la gestion des fonds alloués au football au Cameroun.