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CAN 2016 : Biya renvoie la balle au gouvernement

4557 CAN040815750 Photo utilisée juste à titre d'illustration

Tue, 5 Jan 2016 Source: La Nouvelle Expression

Le chef de l’Etat a souligné dans son discours à la nation le 31 décembre 2015 l’imminence de ces rendez-vous, sans pour autant pinailler sur le niveau des préparatifs.

Dans son adresse au peuple camerounais le 31 décembre 2015 à l’occasion de la transition dans cette nouvelle année, Paul Biya, le président de la République du Cameroun, a fait la part belle à la diplomatie, à l’aspect sécuritaire et à la croissance économique de son pays. Le chef de l’Etat en a fait des points focaux de son discours, et ce n’est qu’accessoirement il a évoqué le sport, et le football précisément. Au milieu de son laïus, le président a évoqué l’imminence des coupes d’Afrique des nations féminine en cette fin d’année, et de la compétition masculine en 2019.

«Des chantiers spécifiques interpellent notre nation. Nous devons accueillir la Can féminine en 2016 et la Can masculine en 2019. Pour cela il nous faut des infrastructures adéquates. J’ai demandé au gouvernement de s’y employer activement», a-t-il effleuré au passage sans pour autant s’y ergoter. Rien de nouveau dans ce bout de phrase, qui résonne plutôt comme une rengaine. Paul Biya n’a fait que renvoyer la balle dans le camp de ses collaborateurs à qui il a confié toutes les clés de l’organisation de ces grands rendez-vous, en commençant par la Can féminine prévue du 19 novembre au 3 décembre de l’année en cours.

Pour les besoins de la cause, Biya a signé le 3 octobre 2014 un décret portant création, organisation et fonctionnement du Comité national de préparation des coupes d'Afrique des nations de football 2016 et 2019 (Comip-Can). Cette entité placée sous la houlette du Premier ministre, chef du gouvernement, Philémon Yang, a pour mission de définir les orientations stratégiques et le plan d'action à mettre en œuvre dans le cadre de la préparation desdites compétitions. Le comité est composé d’une quarantaine de membres du gouvernement, des organisations publiques et même parapubliques. Les résolutions qui découlent des travaux de cet organe restent secrètes et ne font l’objet d’aucune publication dans les médias, même si à la vérité, il n’a pas été très actif depuis sa création. Paul Biya a pourtant reposé sa confiance en ses collaborateurs qui composent ce comité, et préfère apprécier son activité en arrière plan dans son fauteuil de superviseur en chef.

Le président interpelle néanmoins son gouvernement sur les préparatifs de ces grand’messes sportives chaque fois que l’occasion se présente. Le 15 octobre 2015, au cours d’un des rares conseils des ministres qu’il a présidé ces dernières années, Paul Biya a de nouveau tiré les verres du nez à son premier ministre, chef d’orchestre du Comip-Can, à l’idée de prendre le pouls des préparatifs sur le terrain, notamment la construction des infrastructures. S’il est vrai que depuis lors, une dynamique est observée dans l’aménagement des installations sportives, il n’en demeure pas moins que des contingences subsistent dans la réalisation d’autres projets connexes, notamment la construction de l’autoroute Douala-Yaoundé, régulièrement phagocytée par des soucis d’indemnisation des populations concernées par le tracé de la voie.

Source: La Nouvelle Expression