La crise financière qui secoue actuellement le football camerounais plonge les clubs dans une situation critique. Alors que Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), avait promis de "redonner au football camerounais toute sa grandeur", les clubs peinent à payer leurs joueurs et à financer leurs activités en raison du blocage des fonds des sponsors.
Les partenaires financiers sont pourtant présents, avec des contrats signés avec des multinationales comme MTN, TIOF et 1xBet. Cependant, près de 80 % des clubs d’élite n’ont pas reçu les paiements attendus depuis plus de deux ans. Ce manque de transparence dans la gestion financière de la Fécafoot crée un environnement défavorable, décourageant les investisseurs qui voient peu de retour sur investissement.
En plus des salaires des joueurs, les clubs supportent des coûts logistiques, de déplacement et autres charges, tout en étant privés des revenus de billetterie, qui sont gérés par la Fécafoot. Pour ajouter à la frustration, la fédération impose aux clubs d'afficher les logos de sponsors sur leurs maillots sans contrepartie financière. Résultat : les clubs se retrouvent à promouvoir de grandes entreprises sans en recevoir les dividendes.
Un autre aspect inquiétant de cette crise concerne les jeunes talents, dont la progression semble entravée par des règles peu transparentes. Plusieurs clubs espéraient générer des revenus en transférant leurs jeunes talents prometteurs à l’étranger, mais se voient freinés par la gestion de la Fécafoot. Certains jeunes joueurs, comme Carlos Baleba, sont bloqués dans leur carrière, privant les clubs de revenus potentiels et bridant leurs ambitions internationales.
Cette crise impacte aussi les performances sportives. Sans financements adéquats, les clubs réduisent leur personnel, ce qui affecte la qualité des entraînements et, inévitablement, les résultats sur le terrain. En compétition continentale, les équipes camerounaises ont du mal à rivaliser avec leurs homologues africains mieux soutenus, illustrant un déclin des performances globales.
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