Le ministre des Sports et de l’Éducation physique fait feu de tout bois. Pour Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, «l’honneur du Cameroun n’a pas de prix». Face au retard qu’accusent les entreprises adjudicataires, il annonce que des mesures fortes seront bientôt prises, visant à se séparer de ces sociétés dont l’incompétence est avérée sur le terrain. Selon le Minsep, «les infrastructures doivent absolument être prêtes trois mois avant le coup d’envoi de la Can 2016».
Et Bidoung Mkpatt n’a pas mâché ses mots : «Je voudrais que nous partagions ensemble un malaise qui repose sur les faits. Si je dis malaise c’est parce qu’il y a un premier échec à justifier les retards, à expliquer les difficultés.
L’objectif est complètement dénaturé. En analysant ce qui est arrivé à Limbe, où nous avons mené des descentes visant à sensibiliser les entreprises qui travaillent sur les sites de Yaoundé, nous en arrivons aujourd’hui au même résultat.» Et le patron des Sports de demander aux entrepreneurs de permettre au Cameroun «de ne pas perdre la face, et de respecter le cahier de charges de la Caf. Il est incontournable, non négociable et nous sommes en retard».
En attendant l’arrivée, en fin février, de la mission d’évaluation de la Confédération africaine de football, après celle qui a séjourné à Limbe la semaine dernière, conduite par le Togolais Assogbavi Komlan pour inspecter la pelouse, les vestiaires, les gradins, les toilettes alentours du stade de Ngueme (20.000 places assises) avant son homologation définitive, le Minsep envisage prendre, dans les prochains jours, des décisions courageuses et «en toute responsabilité».
Pour le moment, de nouvelles heures de travail ont été fixées. Des entreprises travaillant de lundi à vendredi seront relayées sur le terrain par d’autres ouvriers les samedis et dimanches. Enfin, un troisième groupe prendra le relais de nuit.
Les pouvoirs publics, qui subissent les pressions de la Caf, espèrent que cette nouvelle mobilisation permettra de rattraper le temps perdu et, surtout, de redonner un nouveau visage au stade Ahmadou Ahidjo, construit en 1972 à l’occasion de la 8ème Coupe d’Afrique des nations seniors.