Photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration
A peine sa candidature déposée vendredi à Yaoundé, qu’elle reçoit déjà le soutien des délégués des dix régions.
«Cette brave dame incarne la révolution tranquille. C’est l’ultime chance, pour le football camerounais, de sortir de l’impasse dans laquelle il est plongé depuis plus d’une décennie». Ces propos d’un délégué du Grand-Nord reflètent à suffisance l’unanimité qui ressort autour de la candidature désormais officielle au poste de président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), de Céline Eko Mendomo.
La nouvelle, tombée vendredi en fin de journée à Yaoundé, a suscité de nombreuses réactions, pour la plupart favorables.
Selon de sources bien informées, le dossier complet, contenant une déclaration de candidature, une photocopie certifiée conforme de la carte nationale d’identité et l’original de l’extrait du casier judiciaire (bulletin N°3) a été déposé par maître Sylvain Bernard Foumane Fam, huissier de justice près les tribunaux de Yaoundé, au secrétariat technique de la Fédération camerounaise de football, prise en la personne de son représentant légal, Maître Memong.
Une procédure engagée en toute légalité, qui devrait dissiper tous les malentendus et d’éventuels doutes sur les ambitions de Céline Eko. Mais, ce qui est davantage surprenant, c’est les réactions favorables et presqu’inattendues de l’ensemble des régions. Outre les soutiens multiformes des délégués du Centre, Sud, Est, Ouest et Littoral, ceux du Grand-Nord sont davantage emballés et flattés par cette candidature.
D’ailleurs, les rumeurs les plus folles laissent entendre que l’ancien président de la Fecafoot, Iya Mohammed, détenu à la prison centrale de Kondengui, depuis 2013 pour de présumés soupçons de détournements de fonds à la tête de la Société de développement de coton, entreprise parapublique qu’il a dirigée et hissé au firmament pendant près de trente ans, leur aurait expressément demandé de voter pour Céline Eko Mendomo, lors du scrutin prévu le 28 septembre 2015.
Au-delà de ce soutien des partisans d’Iya Mohammed, lesquels ont réalisé une véritable razzia sur l’ensemble du territoire, lors des récents scrutins organisés récemment dans les ligues départementales et régionales, Mme Céline Eko Mendomo sait pouvoir compter également sur un programme soigneusement concocté aux fins de sortir le football camerounais de l’ornière.
La construction des infrastructures sportives, la formation des jeunes, la réorganisation des compétitions locales (championnat et coupe du Cameroun), la gestion des carrières des sportifs, l’élaboration d’un fichier de joueurs qui viendrait réduire considérablement les transferts frauduleux, la réorganisation du championnat de football féminin et la recherche de nouveaux sponsors sont entre autres, autant de défis que se propose de relever cette chef d’entreprise.
Céline Eko Mendomo veut aussi polir l’image de la Fecafoot, ternie ces dernières années par des scandales de toutes sortes. Aussi, envisage-t-elle de mettre en place de nouvelles stratégies de communication qui rapprocherait l’instance du football camerounais du public. Et, en même temps, elle veut faire en sorte que les footballeurs vivent véritablement du fruit de leur talent.
Un projet obligerait tous les dirigeants de clubs à proposer des contrats et salaires décents aux joueurs, entraîneurs et tous les autres membres du staff technique des équipes, sans oublier de les affilier à la Caisse nationale de prévoyance sociale, pour leur garantir une retraite tranquille. Une feuille de route qui fait dire à un délégué du Centre que «Mme Céline Eko Mendomo est la candidate de la renaissance et sera accueillie comme un messie à la tête de la Fecafoot».
Céline Eko Mendomo, Directeur général de société domiciliée à Yaoundé aura ainsi du grain à moudre au cours de son premier mandat de quatre ans, si elle est élue le 28 septembre. A cette occasion, cruciale pour l’avenir du football camerounais, cette passionnée de sports en général et du football en particulier, sera face au moins à deux autres postulants : Tombi A Roko Sidiki, l’ex-secrétaire général de la Fecafoot apparemment lâché de toutes parts et la députée Brigitte Mebande, qui connaît bien les rouages de la fédération.
En attendant d’éventuelles nouvelles candidatures, cette course à l’investiture est plutôt favorable à Céline Eko Mendomo. Contrairement à ses adversaires, boudés par les sportifs eux-mêmes, y compris le public qui suit avec une attention soutenue le déroulement du processus électoral à Tsinga, son passé dans à la tête du Canon de Yaoundé plaide en sa valeur.
Elle y a travaillé avec une redoutable efficacité. Sa dextérité, son professionnalisme et sa gestion harmonieuse des affaires ont permis aux Verts et rouges de Nkolndongo de rejouer une finale de coupe du Cameroun en 2012.
Les Mekok me Ngonda qui n’avaient plus réalisé une telle performance depuis quinze ans parvenaient également à se hisser à la cinquième place du classement général du championnat d’élite. Malheureusement, Céline Eko Mendomo n’ira pas au bout de son projet de reconstruire un Canon fort et conquérant, un peu à l’image de l’équipe mythique des années 70 à 80, qui avait gagné trois Coupe d’Afrique des clubs champions et un trophée de vainqueur de coupes.
Poussée à la porte par le Conseil de sages qui appréciait mal ses réformes visant à professionnaliser la gestion du club le plus titré du Cameroun. L’équipe qui n’est plus que l’ombre d’elle-même a été carrément reléguée en deuxième division au terme d’une saison 2015 catastrophique, avant d’être sauvée grâce à une décision favorable de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun, au sujet d’un litige l’opposant à Fovu club de Baham.
Céline Eko Mendomo, après cet épisode, a ensuite marqué de son empreinte la commission nationale de football féminin. Les effets de son travail sont nettement perceptibles. Les Lionnes indomptables le démontrent à travers leurs performances aux compétitions internationales. Elles ont été huitièmes de finalistes à la Coupe du monde organisée du 6 juin au 5 juillet 2015 dernier au Canada.
Son travail a par la suite a permis à l’équipe nationale féminine de ramener une médaille d’argent des 11e Jeux africains qui se sont déroulés du 4 au 19 septembre à Brazzaville au Congo. L’ambition, légitime, de la présidente de la Commission nationale de football féminin est de conduire cette sélection talentueuse aux prochains Olympique de 2016 à Rio de Janeiro au Brésil.
Ce qui ne serait qu’une juste récompense des efforts et sacrifices consentis depuis plusieurs années dans les milieux du football camerounais.
