L’état des préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations féminine 2016 et de la CAN 2019 était au centre des travaux de la 5e session du Comité national de préparation de ces deux événements sportifs majeurs, qui s’est tenue le 17 décembre dernier à l’Immeuble Etoile.
A titre de rappel, c’est à travers un décret présidentiel que le COMIPCAN a vu le jour le 3 octobre 2014, avec pour mission « de définir les orientations stratégiques et le plan d’action à mettre en œuvre dans le cadre de la préparation de la CAN Féminine 2016 et de la CAN masculine 2019». La première session du Comité s’est tenue le 20 octobre 2014. Plus d’un an plus tard, en sa qualité de président du COMIP-CAN, le Premier ministre, Philemon Yang, a fait le point, avec les membres statutaires de cette instance, sur le niveau d’avancement des différents chantiers. Si l’accueil de la CAN 2019 semble une échéance encore lointaine, il n’en va pas de même pour celle de 2016, puisque nous y sommes presque. « Préparer et réussir une compétition sportive majeure en dix mois », telle est la mission titanesque à laquelle doivent s’atteler toutes
les parties prenantes dans un élan de mobilisation générale. C’est en septembre 2013 que le Cameroun se voyait attribuer, dans l’euphorie générale, l’organisation de la compétition, renouant ainsi avec près de 40 ans de disette. La récente concertation autour du PM répond à un souci de transparence et d’efficacité dans la conduite du processus de préparation, en même temps qu’elle traduit la volonté manifeste de rassurer l’opinion qui aurait tendance à céder le flanc aux rumeurs plus ou moins fantaisistes. Jeudi dernier comme lors des précédentes sessions, le Premier ministre s’est voulu clair : il n’y a plus de temps à perdre si on veut se libérer de la tyrannie du temps qui passe. En gardant toujours présent à l’esprit d’où on est parti et l’objectif à atteindre dans un délai relativement court.
On peut se réjouir que la préparation des CAN préoccupe au plus haut sommet de l’Etat puisque le sujet était au centre du Conseil des ministres présidé le 15 octobre dernier par le président Biya qui a instruit ses collaborateurs, notamment le MINSEP qui assure la tutelle administrative et sportive, de tout mettre en œuvre pour opérer une rupture totale avec les lenteurs et autres blocages afin que les énergies totalement libérées contribuent à l’accélération des préparatifs sur le terrain. A peine nommé à son poste dans le gouvernement du 2 octobre dernier, le ministre des Sports, Ismaël Bidoung Mkpatt, a pris à bras le corps les deux dossiers chauds qui étaient sur sa table. Il fallait relancer au plus vite une machine passablement grippée. Quelques mesures fortes n’ont pas tardé, concernant particulièrement la CAN 2016 qui se disputera à Yaoundé et Limbe. Les travaux ont commencé depuis belle lurette dans cette cité du Sud-Ouest qui dispose désormais d’un stade flambant neuf.
L’aménagement des voies d’accès est en cours tout comme la réhabilitation des trois stades d’entraînement. Dans la foulée, le Stade omnisports de Yaoundé est en chantier pour une réhabilitation complète, en plus de la modernisation des trois aires de jeu aux normes standard. Le fait que le plus haut sommet de l’Etat soit préoccupé par la question des préparatifs rassure en même temps qu’il interpelle la responsabilité de certains décideurs à assumer dans les délais les missions les plus nobles à eux confiées. C’est bien d’accentuer la pression, de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Mais cela ne dédouane pas pour autant ceux qui sont passés maître dans l’art de trainer les pieds et d’attendre toujours la dernière minute pour agir dans la précipitation.
Alors que certaines sources annoncent l’arrivée prochaine au Cameroun d’une délégation de la CAF pour évaluer l’état d’avancement des chantiers, il n’est dans l’intérêt de personne de présenter à cette occasion un visage peu reluisant qui pourrait refroidir des ardeurs au sein de l’instance faîtière du football africain qui continue à faire confiance au Cameroun pour l’accueil des deux CAN. D’où la nécessité de maintenir le cap en accélérant le rythme des différents travaux programmés, sur la base d’un échéancier clair, avec un compte à rebours. Pour parachever le processus, la mise sur pied dans les meilleurs délais d’autres structures indispensables est souhaitable. Il en va ainsi des comités d’organisation des CAN 2016 et 2019 dont « la création par des textes particuliers » est toujours attendue.