CAN 2017: Christian Bassogog, la révélation

Peu connu jusque-là, l’attaquant des Lions indomptables s’illustre depuis le début de la compétition. Un bon travail récompensé par le prix d’homme du match Cameroun-Guinée-Bissau.

Comme Messi...

C’est le nouveau Lionel Messi. Certains n’hésitent pas à faire la comparaison avec le quintuple Ballon d’or. Elle est sans doute osée, mais pas forcément dénuée de tout fondement. Dans le jeu, Christian Mougang Bassogog a en effet des similitudes avec l’attaquant argentin du Fc Barcelone.

Le Camerounais n’est pas seulement gaucher comme Messi. Il évolue aussi au même poste que celui qu’on présente comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. Attaquant de couloir, l’aisance technique de Bassogog lui permet à chaque fois de faire la différence. Le geste paraît toujours aussi simple ! Contrôle de balle de l’extérieur du pied, petite accélération et enchaînement de crochets intérieurs et extérieurs.

Vitesse, dribble, percussion

Pourtant à chaque fois, ou presque, l’international camerounais trouve la faille. Les Djurtus de Guinée-Bissau en savent quelque chose. Eux à qui le virevoltant footballeur à fait voir de toutes les couleurs. En témoigne l’action qui entraîne le but victorieux du Cameroun à la 78e minute. Après avoir littéralement enrhumé la défense adverse, Bassogog a la lucidité de remettre en retrait pour Michael Ngadeu dont le tir fait mouche.

Logiquement, le footballeur de 21 ans a été élu homme de ce match. «Je dédie mon prix d’homme du match à mes coéquipiers et ma famille», réagit-il timidement.

La récompense est loin d’être volée. Mougang Bassogog Christian fait sans doute partie des meilleurs Lions indomptables depuis le début de la compétition. Il y a deux mois en arrière, très peu auraient parié sur une telle ascension du sociétaire d’Aalborg, club de première division au Danemark. Il est convoqué pour la première fois en équipe nationale par Hugo Broos en novembre 2016.

À tout hasard

L’ancien joueur de Lion Blessé de Fotouni doit pallier l’absence de Karl Toko Ekambi, forfait pour la préparation du match contre la Zambie, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Bassogog ne fera son entrée qu’en fin de match. Mais il fait assez rapidement bonne impression.

En conférence de presse, les journalistes ne manquent pas de questionner le choix du sélectionneur de laisser sur le banc un joueur d’un tel talent. Il est encore jeune et inexpérimenté, répond en substance Hugo Broos.

Joueur d’avenir

Malgré cela, le technicien belge le retient pour la 31e Coupe d’Afrique des Nations. Mieux, il en fait un des titulaires durant les matchs de préparation. Les prestations du natif de Douala obligent l’entraîneur du Cameroun à lui renouveler la confiance lors des deux premiers matchs de la CAN. Une confiance que le joueur formé à la Fundesport n’a pas jusqu’ici trahie.

Le grand public découvre un joueur qui a pendant un moment fait les beaux jours du championnat camerounais de première division. Après les Lions juniors, Mougang Bassogog est passé par les U23 en octobre 2016 sous la houlette de Richard Towa. C’est de-là que viendra sa convocation en équipe première du Cameroun. Adaptation très rapide donc pour un joueur qui a encore de belles choses à démontrer.

«Il a le talent pour être l’un des plus grands. Pour y parvenir, il doit rester humble et continuer à travailler», commente le journaliste Boney Philippe, l’un des premiers à avoir parlé de Bassogog. Si certains peuvent lui reprocher son caractère individualiste par moment, le footballeur, à en croire son entourage, sait écouter et se corriger. Une qualité nécessaire pour atteindre les sommets.