CAN 2017: la marque Hugo Broos

En janvier 1924, le tailleur Hugo Boos établit un petit atelier de confection dans une petite ville de Wurtembergen en Allemagne. L’atelier, qui compte 33 employés en 1925, fait tomber les effectifs à 25 personnes, Hugo F. Boss maintient son activité grâce à un accord conclu avec ses créanciers, et surtout au soutien et à la solidarité de certains de ses ouvriers qui acceptent de travailler avec des salaires réduits. La suite de l’histoire tout le monde la connait…

L’histoire du sélectionneur Camerounais HUGO BROOS jusqu’ici, et sans prétention aucune pourrait s’apparenter à celle, de l’illustre tailleur. Arrivé comme par enchantement à la tête des lions indomptables, HUGO BROOS hérite d’une sélection qui a perdue depuis près d’une décennie toutes ses lettres de noblesse, marquée par plusieurs maux (amateurisme, clans, batailles de positionnement à la fédération, désamour du maillot …) et dont toutes les tentatives de restructuration, reconstruction, menées par ses prédécesseurs ont toutes été vouées aux échecs.

Comme son homonyme le styliste, HUGO BROOS vient d’imprimer sa marque, voire sa touche dans l`histoire des sélectionneurs des équipes nationales de football en général et des lions indomptables en particulier et ceci au prix des choix et actes forts, dont le socle se trouve dans valeurs retrouvées de solidarité, de discipline, le sacrifice et d’humilité. Bien que ses nombreux détracteurs aux Cameroun qui avaient tôt fait de vouer aux gémonies ce jeune groupe vont pour justifier leur méprise jusqu’à lui denier les victoires et performances de son équipe pour les attribuer aux seuls joueurs, un peu comme si on joue au foot sans entraineur.

Au juste quelle est la logique de l’homme qui vient de qualifier les lions indomptables en demi-finale de la CAN 2017 après une longue période de disette dans cette complétion ? Celui qui vient de donner joie et bonheur à la génération des enfants nés en 2000 et 2003 qui n’ont pas connus cette glorieuse époque. En d’autres termes d’où vient la méthode BROOS? En fait, n’allez pas chercher dans les manuels compliqués ou trop savants de foot la méthode HUGO BROOS, elle n’y est pas. Elle est toute simple, elle se trouve dans cette phrase culte du foot : « les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas ».

Nombreux sont les techniciens de foot qui prononcent cette citation sans réellement y croire un peu comme un vœu pieux ou juste pour les interviews. Car s’il est vrai que cette expression est facile à prononcer, elle est très difficile à mettre en pratique. Cela suppose une bonne dose de courage (faire un trait sur les individualités pour privilégier le groupe la concurrence…), une maitrise de l’ensemble de son effectif dans ses forces et faiblesses, un discours efficient et efficace, une haute maitrise de tactique, la technique, de l’analyse du jeu de son équipe et celui de ses adversaires, le tout saupoudre dans une humilité totale. Donc qu’on l’aime, qu’on ne l’aime pas, ce sacre Hugo vient d’écrire une histoire avec cette méthode.

Et l’on gagnerait humblement à aller à l’école BROOS. Tous Ces ingrédients vous rendront donc imprévisible. Comme l’est BROOS dans cette compétition car nul ne peut prétendre donner ni le classement, ni son animation de jeu. Ceci vaut à la fois pour les détracteurs, les observateurs et les adversaires en compétition. La morale à saluer dans cette histoire est qu’on se rend compte qu’on a un entraineur qui a enfin les mains libre dans cette sélection. Espérons que ça va durer…