En attendant le rapport final de la mission d’inspection de la Confédération Africaine de Football (CAF), il y a déjà de bonnes raisons de ne pas se plaindre de sa présence au Cameroun.
La présence des inspecteurs de la CAF au Cameroun n’a pas été sans effet. Les habitants de Yaoundé et Douala le ressentent.
Depuis quelques jours, Yaoundé et Douala respirent un peu mieux. Les innombrables immondices, qui encombraient les rues et carrefours, ont disparu, comme par enchantement.
Il se dit que la société en charge de la salubrité publique au Cameroun a repris du service. Avait-elle jamais cessé ? Rien n’est moins sûr.
Hygiène et Salubrité du Cameroun (HYSACAM) se serait tout simplement fait larron pour l’occasion. Elle aurait joué, parié sur le calendrier d’inspection de la Confédération Africaine de Football (CAF), pour faire épurer une partie de sa dette par l’État.
En espérant qu’il ne s’agisse pas là d’un simple concours de circonstances. Ce qui serait tout de même décevant. On peut dire que, stratégiquement, c’est sacrement bien joué.
Consciente que le système en place tient absolument à sa CAN. Qui n’y tiendrait pas ? Consciente que les villes hôtes allaient se revêtir de leurs plus beaux atours pour accueillir et faire du charme à l’équipe envoyée par le très antipathique Ahmed. Qui n’en ferait pas autant ?
Consciente qu’à défaut de vêtements neufs ou nouveaux, ces cités allaient devoir au moins nettoyer les vieux. À défaut d’une maison restaurée, elles devront à tout le moins y faire de la propreté. Qui ne le ferait pas ?
HYSACAM a donc laissé s’amonceler l’immondice publique ces dernières semaines. suscitant l’intérêt de la très sympathique France24. La chaîne de télévision française qui est chargée de donner les mauvaises nouvelles de l’Afrique.
Personne ne pourrait d’ailleurs dire avec exactitude qui, du reportage du 04 janvier 2018 où « Douala croule sous une montagne de déchets », ou la visite de la CAF, a amené le gouvernement camerounais à mettre la main à la poche.
Lui qui, tels des sépultures blancs, est plus porté à son image circonstancielle et très généralement circonstanciée, qu’il ne se préoccupe du bien-être et de l’intérêt du peuple camerounais, du développement du Cameroun.
Qu’importe, les rues peuvent de nouveaux avoir l’air d’autre chose que dépôts géants d’ordures. On peut supposer que Bafoussam, Limbé, Buéa et Garoua bénéficient de la même attention.
Et l’on voudrait que la CAF vienne plus souvent. Chaque mois, ne serait-ce que jusqu’en juin 2019. Nos villes seraient plus assidûment débarrassées des rebuts de nos ménages. L’État aurait un peu de pression pour liquider sa dette publique.
Mais l’on peut douter de ce que notre pays en soit plus propre. Parce qu’une bonne part de l’insalubrité urbaine, tout autant que rurale d’ailleurs, est d’abord imputable à ce peuple. Et pour ne pas généraliser, disons : une partie de ce peuple.
Cette franche du peuple qui, dans ses incontinences irrépressibles, ne sait que très peu faire dépôt de ses ordures, ses objets hors d’usage. Un peuple qui ne sait pas discipliner son organisme, ses besoins et ses envies.
À quoi il faut ajouter le défaut de lieux publics d’aisance. Mais ça, c’est une toute autre thématique. Et il faut prendre la peine d’y plancher.