Alors que la polémique enfle au sujet d’une possible annulation de la compétition à cause du Covid-19 et le variant Omicron, les clubs européens freinent des quatre fers pour envoyer leurs joueurs en Afrique, au regard du contexte sanitaire et des mesures d’isolement potentielles à leur retour.
Menace, péril, peur… Les épithètes se bousculent au portillon pour décrire cette montée d’adrénaline née autour de l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations prévue au Cameroun à partir de janvier 2022.
La grand’messe du football continental n’a jamais été autant menacée que maintenant. Jusqu’à présent, la menace principale était celle de la délocalisation avec des doutes concernant les infrastructures au pays de Samuel Eto’o, poussant même à envisager la tenue de la compétition ailleurs, notamment au Qatar.
Mais depuis quelques jours, le Covid-19 et le variant Omicron sont devenus le principal problème. Hier matin, l’annonce d’une possible annulation de la Coupe d’Afrique des nations 2022 a fait jaser. Quelques heures plus tard, le contenu du courrier envoyé par l’Association européenne des clubs (Eca) à la Fifa devrait également faire grand bruit.
La Can 2022 va-t-elle avoir lieu ? Alors que son coup d’envoi est censé être donné le 9 janvier prochain, le tournoi continental serait sérieusement menacé. L’information a été signée par RMC Sport ce matin, le média indiquant que rien n’avait été acté, mais qu’une réflexion à ce sujet avait été engagée. Pour expliquer l’élaboration d’un tel scénario catastrophe, il suffit de regarder du côté des clubs, anglais notamment.
En effet, en plus de devoir se passer de leurs internationaux durant de longues semaines, les formations britanniques redoutent de voir cette durée d’indisponibilité être rallongée par les protocoles sanitaires au retour des joueurs. La propagation du variant Omicron est certes un élément à charge, mais ce sont donc surtout les clubs, et pas forcément qu’anglais, qui font pression.
D’ailleurs, le Times a réussi à se procurer un extrait du courrier envoyé par l’Eca (l’association des clubs européens) à la Fédération internationale de football association (Fifa). Une missive dans laquelle les clubs européens fixent clairement leurs conditions sous peine de ne pas pouvoir libérer leurs joueurs concernés.
Coup de pression
« En ce qui concerne tes protocoles applicables, à notre connaissance, ta Confédération africaine de football n’a pas encore mis à disposition de protocole médical et opérationnel approprié pour te tournoi de ta Can, en conséquence, tes clubs ne pourront pas libérer de joueurs pour te tournoi. (…) Pour certains clubs qui devraient libérer des joueurs, y compris tes clubs anglais et français, des matchs de compétition nationale doivent avoir lieu jusqu’au début janvier et, par conséquent, te chevauchement avec tes dates de ta Can 2022 (avec tes sélections pouvant appeler leurs joueurs à partir du 27 décembre) est ingérable ».
Un message en guise de coup de pression que l’Eca a conclu en indiquant noir sur blanc que les clubs seront dans leur bon droit s’ils refusent de libérer leurs joueurs.
« En ce qui concerne tes dispositions de quarantaine, il semble très probable que tes diverses restrictions affecteront tes déplacements depuis et vers tes lieux concernés. (…) Pour éviter tout doute, tes clubs auront tout à fait te droit de ne libérer aucun joueur pour lequel des restrictions de voyage ou une quarantaine obligatoire s’appliquent. » Le message est clair.