La Coupe d’Afrique des Nations U-20 a depuis sa création en 1991, servi de tremplin pour quelques joueurs devenus plus tard des ambassadeurs du football continental au-delà de ses frontières.
La liste comprend parmi d’autres l’Ivoirien Yaya Touré, les Ghanéens Samuel Osei Kuffour, Nii Ordartey Lamptey, Michael Essien, André Ayew, les Camerounais Rigobert Song et Geremi Njitap, les Egyptiens Nader El Sayed, Emad Meteab, Ahmed Fathy et Hosni Abd Rabou, entre autres. Dès lors on comprend mieux pourquoi chaque jeune Africain rêve un jour d’y venir faire un tour avec l’espoir de décrocher un contrat pro en Europe.
Il est vrai que l’épreuve est aussi un passeport pour la Coupe du monde de la catégorie, à la condition de finir dans le carré d’as.
La première édition de la compétition a été organisée en 1991 par l’Egypte. Les Pharaons juniors en 1991 en Égypte et les jeunes Pharaons avaient été les premiers à inscrire leur nom au palmarès après leur victoire en finale contre la Côte d’Ivoire (2-1). Dans les rangs égyptiens figuraient notamment le gardien Nader El Sayed qui sera ensuite sélectionné à 110 reprises en équipe A pendant la période allant de 1992 à 2005.
Deux ans plus tard, l’île Maurice abrita la seconde édition. Le Ghana s’y imposa avec des joueurs de très grande qualité, Kuffour, Nii Lamptey, Augustin Ahinful, Mohamed Gargo, Charles Akunnor. Le Ghana prit le meilleur en finale (2-0) sur le Cameroun dont le capitaine n’était autre que le regretté Marc-Viven Foe avec à ses côtés son complice Rigobert Song.
En 1995, énorme surprise au Nigeria avec la qualification pour la finale du très improbable Burundi, large vainqueur en demi-finale du Mali. L’ultime rencontre face au Cameroun lui sera fatale, les Lionceuax dess Njitap et Pierre Womé lui infligeant une défaite sévère (0-4).
Le Maroc sera maître chez lui en 1997 en s’imposant devant l’Afrique du Sud par la plus petite des marges (1-0). Et c’est encore le pays organisateur, le Ghana, qui l’emportera en 1999 également de justesse devant le Nigeria (1-0) grâce à un but de Laryea Kingston. Baffour Gyan, ancien attaquant du Ghana et frère de l’actuel capitaine des Black Stars, Asamoah Gyan, figurait dans l’équipe entraînée par l’Italien Giuseppe Dossena aux côtés du gardien Sammy Adjei. Les Flying Eagles n’étaient pas mal loti avec des joueurs avaient comme l’ancien capitaine des Super Eagles, Joseph Yobo, Pius Ikedia, Haruna Babangida et Julius Aghahowa. Dans la formation zambienne, quatrième cette année-là opn retrouvait aussi du beau monde, Andrew Sinkala, Ian Bakala et Francis Kasonde.
L’édition 2001 fut favorable, encore une fois, au pays organisateur qui, à la surprise générale fit vaciller les Ghanéens Essien, Sulley Muntari et Derek Boateng sous l’impulsion de Pedro Mantorras, de Lolo, auteur des deux buts de la finale et d’Antonio Mendonça. Un autre acteur de la compétition cette année-là allait faire parler de lui en Europe, l’attaquant égyptien Ahmed ’Mido’ Hossam.
En 2003, la CAN U20 plante sa tente au Burkina Faso qui, à la faveur de sa quatrième place, décrochera une place en Coupe du monde avec Aristide Bancé et Saïdou Panandétiguiri. Mais le trophée sera pour l’Egypte victorieuse, lors de l’ultime rencontre, de la Côte d’Ivoire au terme d’un festival offensif, quatre buts pour les Egyptiens contre trois aux Ivoiriens. Parmi les buteurs de la finale Yaya Touré, N’Dri Romaric, Ahmed Fathi et Emad Meteab, auteur du but décisif pendant le temps additionnel.
2005 fut une année nigériane, sous la direction de Samson Siasia, avec les deux buts de la finale d’Isaac Promise contre les inévitables égyptiens, toujours très réguliers chez les juniors. Le Bénin, chez lui prit la troisième place et le Maroc, la quatrième. Les joueurs Solomon Okoronkwo, Taye Taiwo, Victor Obinna Nsofor (Nigéria), Abdallah Said, Hossam Ashour (Égypte), Razak Omotoyossi, Romuald Boco (Bénin), et le Marocain Mouhssine Iajour (Maroc), meilleur buteur avec cinq réalisations, furent les joueurs les plus en vue.
Le Congo est ensuite devenu le quatrième pays-hôte vainqueur devant son public. Un succès acquis aux dépens du Nigeria (1-0).
Les ‘Diablotins ‘ avaient pour vedettes Delvin N’Dinga, Franchel Ibara et Fabrice N’Guessi Ondama. Cette édition, comme les précédentes, allaient permettre à plusieurs joueurs de se révéler Elderson Echiejile, Nduka Ozokwo (Nigéria), Alain Taroré, Bakary Koné, Charles Kaboré (Burkina Faso), Benjamin Mounkandjo, Alex Song, (Cameroun), Fwayo Tembo, Clifford Mulenga, William Njobvu (Zambie).
En 2009, le Rwanda fut moins heureux que ses prédécesseurs, écarté après la phase de poules. Finalement le Ghana décrochera sa troisième couronne, la dernière à ce jour, par la grâce de son attaquant Ransford Osei auteur d’un doublé contre les Camerounais.
Deux ans plus tard, nouvelle victoire nigériane, aux dépens du Cameroun (3-2) et nouveaux talents dans les stades sud-africains, Ahmed Musa (Nigeria), Ahmed El Shenawy, Omar Gaber, Mahmoud Hassan ’Trezeguet’, Mohamed El Nenny, Mohamed Salah (Égypte), Edgar Salli, Franck Kom (Cameroun), Richmond Boakye-Yiadom (Ghana), et Cheick Fantamady Diarra (Mali).
Les Pharaons ont repris leur place de leaders pour la quatrième fois en 2013 à Oran, en Algérie, après avoir battu le Ghana 5-4 aux tirs au but. Le succès des Egyptiens a été rendu possible par des personnalités comme Mahmoud Abdelmoneim ’Kahraba’, Ahmed Hassan ’Koka’, Saleh Gomaa et Ramy Rabia. Dans l’équipe du Ghana, Ebenezer Assifuah et Clifford Aboagye, tandis que Zinedine Ferhat (Algérie), Didier Ibrahim Ndong (Gabon) et Kayode Olarenwaju, Emmanuel Daniel (Nigeria) se sont mis en évidence.
En 2015, le Nigeria a interdit au Sénégal de rejoindre le groupe des pays organisateurs, vainqueurs chez eux. En finale Bernard Bulbwa a anéanti les espoirs de la troupe de Joseph Koto. Parmi les joueurs les plus suivis figuraient Taiwo Awoniyi, Musa Mohamed (Nigéria), Sidy Sarr, Pape Abou Cissé (Sénégal), Yaw Yeboah, Samuel Tetteh (Ghana), Franck Kessié (Côte d’Ivoire), Adama Traoré, Alassane Diallo, Souleymane Diarra (Mali), Patson Daka, Lubambo Musonda (Zambie). La suite aussi est connue, le Mali et le Sénégal se distingueront en accédant aux demi-finales de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, se satisfaisant de la troisième et de la quatrième places.
La CAN Total U20 sera, à coup sûr, de la même lignée. Certains des joueurs qui y auront participé seront peut-être à la Coupe du monde Russie 2018, plus sûrement à la suivante, Qatar 2022.