«Bien fait pour eux». Ainsi peut-on résumer la réaction du socio-politiste Mathias Eric Owona Nguini au communiqué du Ministre des Sports et de l’Education Physique qui ignore le verdict de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun en rapport avec le processus électoral à la fédération camerounaise de football (fécafoot).
Interrogé par Radio équinoxe jeudi 19 novembre 2015, l’universitaire a tenté d’expliquer l’acte pris la veille par Pierre Ismael Bidoung Mkpatt. Selon lui, le Ministre a exprimé la position du gouvernement camerounais au sujet de la situation à la Fécafoot.
«Le Ministre réagit en fonction de l’évolution de la situation qui a été quand même caractérisée par l’implication du gouvernement. Et que cette implication du gouvernement a modulé la sortie envisagée de crise qui avait été initiée à travers la recherche du consensus. Cette implication fait que le gouvernement entendait constituer la garantie d’une sortie de crise.
Ce qui signifiait donc que le gouvernement prenait aussi la résolution de limiter la relance de la crise par la voie de procédures comme celle préférant suivre la voie de la Cca ou du Tas. Le climat de tension suscité par cette nouvelle annulation et compromettre la tenue des engagements du Cameroun en ce qui concerne l’organisation des Can».
Celui qui est connu comme un des enfants de l’ancien président du comité de normalisation de la Fécafoot, Joseph Owona, dénonce sans mettre de gants l’action et les méthodes du Tribunal du Comité national olympique et sportif du Cameroun. «Il est clair que la Cca depuis le début du processus enfreint un certain nombre de dispositions de la loi notamment l’article 43 alinéa 2 qui concerne les voies de recours internes aux fédérations.
C’est un article qui est bien énoncé par la loi. Le code de procédure de la Cca en son article 4 d’ailleurs viole cette disposition en créant le mécanisme du référé sportif que le comité de normalisation avait considéré comme une procédure pirate c’est-à-dire une procédure non conforme à la loi. Là il y a un problème par rapport à la manière dont la loi est prononcée. Eux qui prétendent agir dans le cadre de la légalité devraient aussi respecter la lettre de la loi».
L’instance est accusée de s’être laissée instrumentaliser par ceux qui combattent la Fécafoot. «A supposer même que la disposition querellée, l’article 23 du droit 2 des statuts ne soit pas conforme à la loi de 2011, est-ce que c’est pour autant qu’il faille annuler l’ensemble des statuts alors qu’on aurait pu envisager une annulation de cette disposition ? Ce qui aurait incité la Fécafoot élue à se réunir pour la réviser.
Mais comme c’était une démarche instrumentale, en fait c’était le moyen qui permettait d’annuler le processus même à des étapes qui n’étaient pas concernées par cette disposition. En quoi les élections au niveau départemental et régional étaient concernées par l’implication de ce corps de métier. On voyait donc qu’il s’agissait d’une manœuvre instrumentale», déclare-t-il encore.