« Pourquoi tant de haine ? », c’est une question rhétorique du journaliste sportif Martin Camus Mimb. Ce dernier ne comprend pas pour quelles raisons tout le monde a tendance à jeter à la vindicte populaire Rigobert Song Bahanag en qui Samuel Eto'o Fils a eu confiance dès qu’il a été élu président à la Fecafoot. Il parle alors à haute voix.
À la faveur d’une stat publiée ici même sur Rigobert Song Bahanag, j’ai vu une manifestation incroyable de mauvaise foi, qui frise la démence. C’est à peine s’ils n’ont pas voulu remonter le temps, et faire en sorte que les choses soient différentes.
Hélas, la vérité disait Eboa Lotin, est comme les fesses. On finit toujours par s’asseoir. Neymar qui a battu le record de but de Pelé a-t-il le millième de son talent ? Giroud qui a battu les records de Platini et autres Henry a-t-il la moitié de leur talent ? Mais la vérité des chiffres est là et c’est ainsi.
Avant Rigobert Song Bahanag, on a eu des illustres camerounais à la tête des Lions indomptables. Tous, vous les avez fusillés et humiliés. Juste parce qu’ils sont Camerounais, parce que dans votre mentalité coloniale, il est impossible de comprendre qu’un des vôtres, est plus haut. C’est la plus grosse blessure qui nous montre les dégâts d’une colonisation qui a plus touché les cerveaux que notre sous-sol.
Jean Paul Akono, que certains veulent encenser aujourd’hui juste pour remettre en question la compétence de Rigo, avait été obligé de signer à la main sa lettre de démission dans les vestiaires du Stade Ahmadou Ahidjo, après un match qu’il venait pourtant de gagner, parce que les Camerounais l’attendaient dehors avec des pierres, estimant que « l’équipe ne jouait pas bien » comme avec Lechantre. Nous sommes en 2001. Manga Onguene que d’autres veulent acclamer subitement, avait été accusé, titres des journaux en une à l’appui, d’avoir pris l’argent en 90 pour sélectionner Maboang Kessack. Non sans lui attribuer les mêmes critiques en 98 pour la CAN au Burkina, pour la sélection des Minpo et autres Njitap qui se révéleront par la suite être de vrais talents.
Léonard Nseke avait récupéré une équipe abandonnée et sans repères en 93. Il a réussi à la qualifier à la Coupe du monde. On a créé une commission avec certains Camerounais qui parlent forts aujourd’hui, qui l’ont fait limoger pour aller chercher Henri Michel, à cinq mois de la compétition. Jules Nyongha qui est dans vos bouches comme une référence, ne l’aviez-vous pas accusé d’avoir distrait une mallette de dizaines de millions restée introuvable jusqu’aujourd’hui ?
Ce n’est pas la compétence de Song le problème. C’est votre haine à toute lumière locale, à tout lampadaire qui éclaire les ténèbres de vos frustrations. Tenez en sept participations à la Coupe du monde, le Cameroun a eu sept entraîneurs différents. Voici leurs bilans :
- Jean Vincent : 3 matches, trois nuls
- Valery Nepomniachi : 5 matches, 3 victoires et deux défaites.
- Henri Michel : 3 matches, 1 nul et deux défaites dont une rentrée dans le livre des records face à la Russie
- Claude Leroy : 3 matches, 2 nuls et une défaite
- Winfried Schaeffer : 3 matches, 1 nul, 1 victoire et une défaite
- Paul Leguen : 3 matches, 3 défaites
- Volker Finke : 3 matches, 3 défaites
- Rigobert Song Bahanag : 3 matches, 1 nul, une défaite, une victoire face au Brésil, la première pour une équipe africaine.
À la lecture de ces chiffres, seul Nepomniachi a fait mieux que Rigobert Song Bahanag. Il y en a qui écriront en bas, c’est la chance. OK. Mais sachez-le, « la chance ne survient qu’aux esprits préparés ». Baissez juste le volume de votre haine contre vos compatriotes.