Dans le hall de l’hôtel Hilton, Karl Toko-Ekambi affiche un sourire à toute épreuve. Arrivé à Alger en provenance de Marseille dans l’après-midi, l’ailier angevin n’a pris que quelques minutes pour poser ses affaires dans la chambre avant de descendre à notre rencontre. A un jour d’un affrontement au sommet entre l’Algérie et le Cameroun, le gamin de Paris savoure l’instant présent. Et ne pense qu’à la victoire. Interview.
Comment se sent la sélection camerounaises quelques heures après son arrivée à Alger ?
On se sent bien, on a bien voyagé et fait un bon stage. Personnellement je me sens très bien, j’ai effectué un excellent boulot. On est prêt pour le match de dimanche.
Comment est l’ambiance au sein du groupe et quel discours vous a tenu le coach avant ce choc face à l’Algérie ?
L’ambiance est comme d’habitude, très joyeuse et très fraternelle. La pression, on ne l’a pas. Ou pas encore. Le match aura lieu dimanche et le discours du coach reste le même : appliquer ses consignes et faire ce qu’on sait faire. Pour n’avoir aucun regret à la fin du match.
En écoutant certains de tes partenaires, il y a en même temps de la confiance et de la prudence. Pourquoi ?
La confiance est due à nos sorties précédentes et la prudence est liée à la qualité de l’adversaire. On connaît les Algériens. On sait que c’est une équipe très joueuse avec beaucoup de qualités. Maintenant, la confiance est là parce qu’on a aussi deux-trois bons joueurs et si on assure de notre côté, il n’y a pas de raison que ça se passe mal.
A quel point vous connaissez cette équipe d’Algérie dans le détail ?
A quel point, je ne sais pas parce que c’est des joueurs de qualité et qui dit qualité dit danger permanent. Tu ne peux jamais prévoir leur jeu. S’ils sont dans un bon jour, ça va être compliqué. Seul le match livrera la réponse.
Vous les avez analysés ?
Le coach s’en est occupé. Nous, on a juste pris les infos.
Quelle est la recette pour venir à bout de cette formation ?
Il faut poser la question au coach, moi, je ne la connais pas. Notre recette, c’est de réussir le match de notre vie avec du fighting spirit comme on dit au Cameroun. Il se passera ce qui se passera.
« En Afrique, tous les publics sont compliqués »
On parle beaucoup des individualités de l’Algérie. Est-ce qu’on n’oublie pas trop vite les vedettes camerounaises comme Aboubakar, Moukandjo ou Nkoulou ?
Peut-être, mais je pense que c’est à cause des dernières grandes compétitions du Cameroun, que ce soit la CAN ou la Coupe du monde. Les résultats n’ont pas été à la hauteur et tout ce qui se passait autour de la sélection n’a pas aidé. Après, on n’a pas besoin que les gens parlent de nous. Il suffit qu’on fasse les choses sur le terrain. Si on parle de nous tant mieux, si on nous oublie tant mieux aussi.
Est-ce que vous appréhendez l’ambiance de Blida ?
Non, car en Afrique, tous les publics sont compliqués. Que ce soit en Gambie, en Mauritanie, en Afrique du Sud, tous les pays sont difficiles. Je pense même que jouer en Algérie est plus facile que dans de petits pays. Par rapport aux infrastructures, à la qualité du terrain, on se retrouve plus dans un contexte européen. Il y a un public certes chaud, mais bon enfant je pense.
On parle souvent du foot africain et de rencontres sur ce continent. C’est quoi la particularité ?
C’est très engagé, très aléatoire. L’équipe qui marque la première a de grandes chances de remporter la partie. Après, je pense que cet Algérie – Cameroun ne sera pas le même contexte. Dans les deux formations, il y a des gars qui jouent en Europe, donc je crois que ce sera d’un meilleur niveau technique.
Tu es en sélection depuis un an et demi. Tu as quel rôle, celui du grand frère ou du petit qui écoute les anciens ?
Déjà, j’écoute les anciens même si on est nombreux à être arrivés en même temps dans le groupe. Il y a beaucoup de jeunes avec quelques anciens – jeunes dans les têtes – qui nous aident et ne nous mettent pas la pression.
Ces éliminatoires de Coupe du monde 2018 vont-ils servir aussi à préparer la phase finale de la CAN 2017 ?
Non, c’est une autre compétition. La Coupe d’Afrique des Nations, on la préparera quand il faudra. On avait un objectif, c’était la qualif pour la CAN, on l’a obtenue, maintenant, on vise une place en Coupe du monde et on va faire le maximum pour atteindre cet objectif.
Est-ce que les supporters camerounais venus vous accueillir à l’aéroport et à l’hôtel vous poussent encore à faire mieux ?
C’est clair, mais on n’oublie pas tous les Camerounais restés au pays et la diaspora éparpillée un peu partout dans le monde. Partout où on va, il y a toujours une délégation présente pour nous encourager, on va essayer de ne pas les décevoir.
Pour finir, on parle beaucoup d’un retour de Samuel Eto’o. En as-tu entendu parler et que penses-tu de cette situation ?
Je n’en ai pas du tout entendu parler. Je ne suis pas trop sur les réseaux sociaux, je ne sais pas d’où ça sort, mais personne nous a parlé de ça. En tant qu’attaquant, je pense que tu n’as pas besoin d’être Camerounais pour admirer Samuel Eto’o. Même si tu demandes à Slimani, à mon avis, ça lui plairait de jouer avec Eto’o. Je pense que c’est l’avant-centre le plus complet qu’il y ait eu sur la planète.